Plus d'étudiants en éducation à l'USB, mais encore un manque d'enseignants

Embaucher des professeurs francophones au Manitoba reste un défi d'année en année pour la Division scolaire franco-manitobaine et les écoles d'immersion. La DSFM a recruté une trentaine de nouveaux enseignants pour démarrer cette rentrée scolaire, mais il lui reste toujours 7 postes à combler.
L'Université de Saint-Boniface (l'USB) se réjouit d'une augmentation des inscriptions à la Faculté d'éducation : 68 nouveaux étudiants feront leur rentrée la semaine prochaine, contre une quarantaine l'année dernière. L'établissement espère que la tendance se maintiendra et que cela aidera à combler certains besoins, parce que l'embauche d'enseignants francophones au Manitoba reste un défi.
Stéfan Delaquis, doyen de la faculté d'éducation et des études professionnelles de l’USB, se réjouit de cet engouement. « Il est clair qu’il y a des postes disponibles en français en immersion et à la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) pour les candidats. Et moi, j'explique ça aussi par le fait que notre programme est très rigoureux [...]. Ça fait longtemps qu’il existe, il est rodé, les professeurs sont très engagés et on a une très belle relation avec la communauté scolaire. »
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Avec plus de diplômés potentiels, l’Université espère aider à combler des lacunes au Manitoba : car pour l’instant, le nombre de finissants de l’USB n’est pas suffisant pour répondre à la demande d’enseignants francophones. Les divisions scolaires doivent donc se tourner vers les autres provinces pour leur recrutement.
« C’est toujours un défi d'année en année. On finit toujours par pourvoir nos postes, mais souvent, ça va arriver un peu plus tard », explique Marco Ratté, directeur général adjoint de la DSFM. La DSFM a recruté une trentaine de nouveaux enseignants pour cette rentrée, mais pour l’instant, il lui reste l’équivalent de sept postes à pourvoir.
Dans les prochains mois, la DSFM ira visiter Sherbrooke, Montréal, Ottawa, Moncton, entre autres, pour recruter des enseignants. « Ça fait en sorte qu'on a une variété d'enseignants d'un peu partout à travers le Canada », note Marco Ratté.
Il souligne les efforts de l’USB, mais note que la DSFM reste en compétition avec les écoles d’immersion de plus en plus nombreuses et avec les autres provinces où le français est minoritaire.
Encourager la croissance
Stéfan Delaquis estime toutefois qu’on verra de plus en plus d’inscriptions en éducation à l’USB.
« On connaît une croissance depuis les trois dernières années et je ne crois pas que cette tendance va disparaître : je m'attends à avoir autant de candidats qui font une demande l'année prochaine. Donc, c'est encourageant pour notre établissement et pour les divisions scolaires et certainement pour la communauté éducative. »
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Autre défi : l’équivalence des diplômes
Par ailleurs, en attendant qu'il y ait plus de diplômés manitobains, un des objectifs de la DSFM cette année est d’aller recruter des enseignants à l’international, et pas seulement dans les autres provinces canadiennes. Toutefois, cette option pose un autre problème : celui de la reconnaissance des diplômes.
« C'est plus facile de faire du recrutement interne au niveau canadien parce que la reconnaissance des brevets est plus facile à faire, souligne Marco Ratté. On veut voir un peu plus comment on peut accélérer la reconnaissance au niveau de la province. Des fois, c'est problématique, parce que ça demande un certain délai et si on nous dit que pour un enseignant qui vient du Maroc ou de la France, de la Belgique, ça va prendre six mois avant qu'il soit reconnu, moi, j'ai besoin d'un professeur demain matin. »