Séquelles souvent graves pour les survivants de surdoses
Vancouver se souvient de ceux qui sont morts de surdose de drogue.
Photo : Radio-Canada / Enzo Zanatta
Les surdoses ne sont pas toutes fatales, mais les personnes qui ont survécu à un abus de drogue font face à d'immenses défis et elles figurent rarement dans les statistiques. Le coroner de la Colombie-Britannique n'a aucune donnée sur elles.
Les survivants doivent parfois apprendre à vivre avec de graves séquelles, soutient le Dr Keith Ahamed, médecin spécialiste des dépendances à l’hôpital Saint Paul de Vancouver.
« Les médecins de famille [des victimes] et leurs proches disent qu’elles ne sont plus les mêmes après une surdose. »
Les opioïdes au coeur du problème
Selon le médecin, les victimes d’une surdose de fentanyl peuvent rester dans la même position trop longtemps et développer un syndrome du compartiment aigu. Leur corps est écrasé par son propre poids, ce qui peut conduire à de sérieux problèmes de reins.
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D’autres dégâts, ajoute-t-il, peuvent toucher le cerveau, faute d’oxygène. Ces dommages rendent le rétablissement plus difficile.
Dans certains cas extrêmes, soutient le Dr Ahamed, la victime peut se retrouver dans un état végétatif.
La gravité des conséquences ne semble toutefois pas ébranler les toxicomanes qui sont, note le médecin, de plus en plus nombreux.
« Chaque semaine, je reçois des appels de proches de victimes qui sont sous le choc parce qu’ils ne savaient même pas que cette personne vivait avec une dépendance aux opioïdes. »
La Journée internationale de sensibilisation aux surdoses a vu les villes de Vancouver et Victoria se souvenir de leurs disparus, à travers ceux qui ont perdu un proche et ceux qui ont survécu à un abus de drogue.
Décès par surdose en Colombie-Britannique :
- 780 décès de janvier à juin 2017 (366 de plus que la même période en 2016)
- 81,8 % sont des hommes
- 73,2 % des morts ont entre 30 et 59 ans
- Vancouver, Surrey et Victoria sont les villes les plus touchées
- Vancouver et la vallée du Fraser comptent 65 % des morts
- 57,4 % des décès ont lieu dans des résidences privées
- aucun décès dans les sites d’injection et de consommation supervisées
Source: Coroner de la Colombie-Britannique
Avec les informations de Pierre Martineau