L'école à la maison : un choix de plus en plus populaire

Une quarantaine d'enfants seront scolarisés à la maison cette année en Mauricie.
Photo : Radio-Canada / Catherine Bouchard
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Alors que la plupart des enfants en Mauricie ont déjà effectué leur retour à l'école, d'autres sont restés à la maison. Dans la région, une quarantaine d'enfants seront scolarisés à domicile cette année et près de 2000 au Québec.
Un texte de Catherine Bouchard
Le phénomène de l'école à la maison demeure marginal en Mauricie. Pour les Gélinas-Deschênes, c'est le mode de vie qui convient le mieux à leur dynamique familiale, notamment pour passer plus de temps avec leur trois enfants.
Ainsi, les apprentissages que fait Lovik Gélinas ont peu en commun avec l'école traditionnelle. Mis à part les deux heures d'études formelles par jour, il accorde le reste de son temps à son poulailler et son jardin.
« Je vends les oeufs et avec l'argent des oeufs, je m'achète de la bouffe, pis avec la bouffe, je la donne aux poules », raconte l'adolescent de 12 ans.
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Ses parents ont tenu à ne pas financer la nourriture pour les poules, afin de le responsabiliser et de s'assurer qu'il gère lui-même les revenus provenant de la vente des oeufs.
« C'est un apprentissage financier. L'argent qu'il fait en vendant mes oeufs, bien je commence par en ramasser pour acheter de la nourriture, puis si j'ai un surplus, je peux me gâter, mais pas le contraire », élabore sa mère, Marylène Deschênes.
En plus du poulailler, Lovik s'occupe aussi d'un jardin qu'il a aménagé. De l'aveu de ses parents, le jeune a la fibre entrepreneuriale.
« Si je ne le surveille pas, il va m'hypothéquer la maison », rigole son père, Keven Gélinas.
Pour sa part, l'aîné de la famille, Késy Gélinas, organise une course, Saint-Élie des Crampons, comme projet pour l'année scolaire. Il est de façon plus naturelle attiré par l'académique et le sport.
Deux des trois enfants des Gélinas-Deschênes étudient à la maison. Le couple a laissé leurs trois garçons choisir, mais seul le plus jeune fréquente un établissement régulier.
« On a toujours gardé cette flexibilité-là. On n'a jamais été "OK, vous restez à la maison." Chaque année, on en discute, on réévalue », précise Mme Deschênes.

Le poulailler de Lovik Gélinas.
Photo : Radio-Canada / Catherine Bouchard
Comme pour les professeurs, les parents faisant l'école à la maison doivent se préparer pour la nouvelle année scolaire.
« Je vais mettre mon nez dans les livres et faire mon travail de prof à mon tour, préparer mes plans de cours et on va commencer la semaine prochaine », indique la mère de famille.
Contrairement à l'école régulière, Marylène Deschênes a décidé de ne pas soumettre ses garçons à des examens pour l'instant.
« C'est pour ne pas m'obliger à voir les mêmes choses exactement au même moment, je préfère continuer de leur enseigner comme ça et rendu en secondaire 3, je vais me rallier au système scolaire et je vais lui faire passer les examens », continue Marylène Deschênes.

Un élève écrit dans un cahier d'exercices.
Photo : Radio-Canada
Une option qui gagne en popularité
Les Gélinas-Deschênes sont loin d'être les seuls à faire le choix de l'école à la maison. Au Québec, 1928 élèves étaient scolarisés à la maison pour l’année scolaire 2015-2016.
Selon l'Association québécoise pour l'éducation à domicile, cette option gagnerait en popularité chez les parents. Les raisons sont diverses. Certains estiment être plus en mesure de répondre aux besoins spécifiques de leur enfant.
D'autres ont perdu confiance en l'école publique à la suite des diverses coupes.
« On a beaucoup de familles qui nous disent que ça ne fonctionne pas à l'école et elles soupçonnent que les [coupes] ont enlevé un intervenant qui était utile à leur enfant ou que les listes d'attente pour les services sont plus longues, mais on n'a pas de statistiques précises sur la question », indique la présidente de l'association, Noémi Berlus.