Ottawa veut mettre fin aux stages non rémunérés

La ministre du Développement de la main-d'œuvre et du Travail, Patricia Hajdu propose la fin des stages non rémunérés dans toutes les entreprises du secteur fédéral
Photo : La Presse canadienne / Sean Kilpatrick
La fin des stages non rémunérés pourrait devenir une réalité dès l'automne prochain, avec le dépôt d'un projet de loi par la ministre du Développement de la main-d'œuvre et du Travail, Patricia Hajdu.
Un texte de Frédérique Mazerolle
Tel que prévu lors du dernier budget, la ministre prévoit déposer un projet de loi interdisant cette pratique.
« Nous pensons que c'est injuste, nous pensons que c'est abuser des jeunes et qu'il existe de meilleures façons pour eux d'acquérir de l'expérience », souligne la ministre lors de son passage à l’émission radiophonique Metro Morning sur les ondes de CBC à Toronto.
Si le projet de loi est adopté, toutes les entreprises du secteur fédéral, comme les télécommunications, les transports et les banques, devront offrir une rémunération à leurs stagiaires, confirme le secrétaire de presse de la ministre Hadju, Matt Pascuzzo.
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La nouvelle enchante plusieurs associations étudiantes, qui y voient de nombreux étudiants essayer de combiner travail et études, alors qu’ils ne sont pas payés.
« Pour avoir vécu cette expérience-là [d’avoir fait un stage non rémunéré], c’est une nouvelle qui est bien accueillie » explique la présidente de l’Association générale des étudiants de l'Université Sainte-Anne, en Nouvelle-Écosse, Réanne Cooper. « On a plusieurs programmes ici qui proposent des stages non rémunérés, alors ça va sûrement améliorer la qualité de vie de ces étudiants-là. »
Toutefois, une nuance devrait être apportée à cette nouvelle, selon Tristian Gaudet, président de la Fédération des étudiants et étudiantes du Campus universitaire de Moncton (FÉÉCUM).
« On est contents de voir que le gouvernement fédéral commence à prendre connaissance de cette problématique [...] mais cette annonce-là ne touche pas nécessairement des domaines comme l’éducation et les sciences infirmières », explique l’étudiant.
Le printemps dernier, la FÉÉCUM avait lancé une campagne de sensibilisation contre les stages non rémunérés offerts en milieu postsecondaire.
Secteur de l’aéronautique
Le gouvernement fédéral a annoncé mardi qu’il finançait des stages dans le secteur de l’aéronautique. Selon la ministre, ce domaine est l’un de ceux où il est le plus difficile de recruter de la main-d’œuvre qualifiée.
Pour ce programme précis, Ottawa injectera 73 millions pour la création de 10 000 stages au cours des quatre prochaines années.