Elle a traversé l'Atlantique en « bateau-stop »
Émilie Piriou a appris à faire de la voile pendant son voyage de plusieurs mois.
Photo : Gracieuseté/Émilie Piriou
Originaire de Megève dans les Alpes françaises, Émilie Piriou est partie de son pays natal en faisant du pouce sur des voiliers. Elle a longé la côte est de l'Amérique du Nord jusqu'à Terre-Neuve, et elle cherche toujours une voile pour poursuivre son périple.
Même si Émilie Piriou voulait faire un voyage hors-norme, elle n’a pas tout de suite pensé à un tel projet.
« En fait, ce n’était pas vraiment prévu au départ [...] J’avais un rêve de voyager, mais je ne voulais pas que réaliser mon rêve ait un trop gros impact sur l’environnement. »
Elle s'est rendue en Espagne, puis au Portugal. Arrivée à l'extrême-ouest de l'Europe, elle n'avait plus de choix. « J’ai commencé à chercher un voilier au Portugal. J’ai continué mon voyage à la voile et ça m’a amené au Canada. »
« Ça nous a pris deux mois et demi. On a fait plein d’étapes au passage », dit-elle au micro de l'émission Tout un samedi, d'ICI Acadie.
Elle s'est arrêtée aux Canaries et aux îles du Cap-Vert, puis elle a traversé l'Atlantique jusqu'à la Barbade.
Elle a ensuite remonté la côte est jusqu'à Terre-Neuve.
« Les gens en Nouvelle-Écosse m’ont dit que Terre-Neuve était magnifique. Donc, j’ai décidé de venir Au final, je pensais rester trois semaines, là ça fait trois semaines et demie et je n'ai pas fini. »
Elle cherche maintenant un navigateur prêt à l'accueillir, soit pour aller dans l'une des provinces maritimes, à Saint-Pierre-et-Miquelon ou au Québec.
Le « bateau-stop » : voyager tout en travaillant
Parfois, les navigateurs ont besoin d'aide sur le bateau, indique-t-elle. « Les bateaux avancent 24 h / 24. Les vents changent et il faut ajuster les voiles [...] Il faut éviter d'entrer dans un autre bateau, faire attention à la houle. [...] S’il arrive quoi que ce soit en mer, les secours n’arrivent pas dans un quart d’heure. »
Il est plus confortable de naviguer à trois ou quatre sur un voilier, pour plusieurs personnes.
« Une seule personne ne peut pas le faire, parce qu'on a tous besoin de manger et dormir à un moment donné. »
Elle a pourtant appris sur le tas, ayant grandi en Haute-Savoie, une région loin des océans. « Je vivais à la montagne, je faisais du ski, je n’avais jamais navigué de ma vie. »
Apprécier l'isolement
L'atmosphère dans un voilier est particulièrement sereine, relate Émilie Piriou.
« Quand on est au milieu de l’océan et qu’il n'y a absolument rien autour, on vit quand même un peu en autarcie, dans un petit espace avec son équipage. On se voit tout le temps, dans toutes nos humeurs. [...] On partage notre intimité. »
Elle a fini par apprécier les moments de vide propres à une traversée des mers, surtout lors des passages de poissons volants et de dauphins.
« J’ai passé un nombre incalculable de nuits à regarder les étoiles, notamment les étoiles filantes. »