Une nouvelle étude sur la poudre d'aluminium, accusée de provoquer des troubles neurologiques

La poudre d'aluminium devait protéger les mineurs contre la silicose, une maladie pulmonaire courante causée par les poussières de silice retrouvées dans les mines.
Photo : Radio-Canada
La Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) a annoncé jeudi qu'elle allait de nouveau « explorer la question ».
Aussi appelé poudre McIntyre, le produit a été répandu dans plusieurs mines du Nord de l'Ontario entre 1940 et 1979, pour protéger les poumons des mineurs.
Aujourd'hui, de nombreux mineurs à la retraite qui souffrent de troubles neurologiques graves, comme la maladie de Parkinson, attribuent leur condition à cette substance.
Ken Kasunich avait 18 ans la première fois que les employeurs d'une mine d'or lui ont demandé de respirer de la poudre McIntyre.
L’homme de 72 ans souffre de la maladie de Parkinson. Il fait partie des dizaines de milliers de mineurs à qui l'on a fait respirer cette substance.
« J’ai des petits-enfants et je ne peux pas jouer avec eux, déplore-t-il. Je pense que ma santé serait en bien meilleur point si je n’avais pas respiré de poudre d’aluminium ».
Pas de liens, selon la CSPAAT
Plus de 50 plaintes en lien avec la poudre McIntyre sont toujours traitées par la CSPAAT.
Une recherche lancée par l’organisme l'an dernier avait conclu qu'il n'y avait pas de liens clairs entre cette poudre et les maladies.
Toutefois, la CSPAAT dit maintenant vouloir explorer davantage le dossier pour « ne rien laisser au hasard », puisque des « questions persistent ».
Une lueur d’espoir pour les familles
Janice Martell a perdu son père en mai dernier de la maladie de Parkinson. Lui aussi avait respiré de la poudre d’aluminium.
Elle a quitté son emploi pour se lancer dans la documentation des cas de mineurs qui ont respiré le produit.
En 2015, elle a créé le Projet Poudre McIntyre et tente d'obtenir des compensations pour les anciens mineurs et leurs familles.
Cette annonce d'une nouvelle étude est une source d'espoir, mais elle exhorte la commission à faire au plus vite.
Je m’inquiète parce que beaucoup de ces mineurs sont en train de mourir.
Les résultats de l'étude du CSPAAT devraient être publiés en 2019.
Avec les informations d'Olivia Stefanovich, de CBC