Jeux du Canada : une famille unie et séparée par le canoë-kayak

Patrick Henri a rencontré la famille Vincent lors de son pique-nique de retrouvaille
Ils habitent Regina, Whitehorse, Winnipeg et Ottawa. Pour la première fois depuis Noël, les membres de la famille Vincent sont assis autour de la même table pour partager un repas. C'est grâce aux Jeux du Canada que la famille a pu se retrouver et passer un peu de temps ensemble.
Un texte de Patrick Henri
Mike et Fiona Vincent sont des passionnés de canoë. Leur passion, ils l’ont transmise à leurs trois enfants.
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C’est leur amour pour ce sport qui a séparé la famille de Regina. Kenzie, l’aîné, a quitté la Saskatchewan en direction du Manitoba, afin de travailler pour un club de canoë-kayak à Winnipeg. Il est maintenant coordonnateur du village des athlètes pour les Jeux.
Fearghus habite au Yukon, où il entraîne une équipe de canoë-kayak.
Lexy, elle, s’est exilée à Ottawa, pour poursuivre ses études et pour se joindre à un club plus compétitif.
C'est sur le lieu des compétitions de canoë-kayak qu'ils ont décidé de se retrouver pour un pique-nique familial.
Les enfants à la casquette à pois
Les plus jeunes membres de la famille Vincent sont connus dans le monde des sports nautiques de la Saskatchewan, comme étant les enfants à la casquette à pois.
C’est que le grand-père Vincent était lui aussi un adepte de canoë-kayak. Quand il participait à une compétition, il amenait ses enfants. Pour être certain de les retrouver, il leur faisait porter une casquette à pois.
Mike, trouvant que c’était une bonne idée, a fait porter le même type de casquette à ses trois enfants.
Spécialiste des courses de marathon en canoë, il faisait souvent équipe avec son épouse, Fiona. Tous deux pouvaient donc partir de longues heures sur la rivière, en sachant qu’à leur retour ils retrouveraient facilement leurs trois enfants.
Pour les Jeux du Canada, Kenzie doit porter l’uniforme de la délégation du Yukon, un uniforme qui comprend une casquette.
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Les trois enfants de la famille Vincent portent encore fièrement leur casquette durant les entraînements ou les compétitions.
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La fierté de la mère des trois enfants se lit sur son visage quand elle les entend se parler de course. Ils sont aussi fiers d’elle et commentent avec joie ses plus récents succès de courses en équipe avec son mari.
Le couple a été invité par la délégation des Territoires du Nord-Ouest afin d’aider dans leur préparation les membres de l’équipe de canoë-kayak qui ont pris part aux Jeux autochtones de l’Amérique du Nord, en juillet, à Toronto.
Les enfants ont rarement eu la chance de s’affronter durant des épreuves officielles. Cela n’empêche pas qu’il existe une certaine rivalité entre eux.
Aux Jeux du Canada à Sherbrooke, en 2013, Lexy a remporté une médaille de bronze au 1000 m en K1. Son frère Fearghus a répliqué deux jours plus tard avec une médaille d’argent au 5000 m en K2.
Cette fois, Fearghus n’a aucun doute, c’est Lexy qui sortira gagnante des Jeux du Canada. Il espère bien voir des membres de l’équipe du Yukon donner du fil à retordre à sa sœur, mais selon lui, elles sont encore trop jeunes pour espérer la battre.
Fiona dit qu’elle n’aura aucun parti pris lors des Jeux. Que ce soit les athlètes de la Saskatchewan, qu’elle connaît presque tous, ceux du Yukon ou sa fille Lexy, ce sont tous des gagnants, car ils pratiquent un sport qui les passionne.
Elle aussi se considère comme une gagnante. Son prix, elle l’a reçu en sortant de l’avion dimanche, quand elle a vu ses trois enfants venir l’accueillir.