Les langues étrangères en hausse à l’Î.-P.-É.

Le nombre de personnes ayant une langue maternelle autre que le français ou l'anglais atteint des sommets.
Photo : iStock / Bet_Noire
Le nombre de personnes ayant une langue maternelle autre que le français ou l'anglais atteint des sommets. La province a connu la plus forte hausse au pays dans cette catégorie depuis 2011. C'est le mandarin qui est en tête de liste.
En 2011, 5000 insulaires n’avaient ni le français ni l'anglais comme langue maternelle. Aujourd'hui, ils sont plus de 7600, selon le dernier recensement de Statistique Canada. La plupart d'entre eux parlent mandarin.
« »
Ces résultats s'expliquent surtout par le recrutement effectué par le gouvernement, selon CraigMackie, directeur général de l’Association pour les nouveaux arrivants au Canada de l’Île-du-Prince-Édouard.
La population de l'Île-du-Prince-Édouard comprend aujourd'hui des personnes originaires de 130 pays. Selon Craig Mackie, l'île se transforme. « La province s’est diversifiée très rapidement. Au cours des dix dernières années, l'île est passée d’une culture majoritairement anglophone, acadienne et francophone à toute une variété de cultures. »
Quel avenir pour le français?
Peu de nouveaux arrivants misent sur l'apprentissage du français comme langue seconde. La directrice de la Coopérative d'intégration francophone, Jacinthe Lemire, craint que le français ne perde du terrain avec les années.
Le Collège de l'Île-du-Prince-Édouard offre des cours de francisation. Selon Dominique Chouinard, responsable des communications, l'augmentation de l’immigration a peu d'impact sur la fréquentation des salles de classe.
« On a remarqué une évolution, mais ce n'est pas encore la majorité de nos étudiants. Dans ces cas-là, les gens ont déjà un héritage de langue française. Ils viennent d'un pays où le français est une deuxième ou une troisième langue officielle, donc ils ont déjà une certaine connaissance. Ils cherchent à s'intégrer à la communauté francophone et acadienne de l'île. »
Pour le gouvernement, le travail de recrutement d'immigrants continue. La province compte sur eux pour atteindre son objectif de 160 000 résidents à l'île d'ici 2022.
Selon un reportage de Jean-Luc Bouchard.