Une formation pour outiller les dirigeantes autochtones

Des dirigeantes autochtones d'un peu partout au Québec convergent vers Montréal, lundi, pour participer à une école d'été organisée par l'Université du Québec à Montréal.
Photo : Radio-Canada
Des dirigeantes autochtones d'un peu partout au Québec ont convergé vers Montréal lundi pour participer à une école d'été organisée par l'Université du Québec à Montréal. Le but est de mieux outiller celles-ci qui évoluent encore dans un milieu dominé par les hommes.
Un texte de Jean-Louis Bordeleau
Le programme intensif de deux semaines, dont le thème est la gouvernance autochtone au féminin, a été créé de concert avec l'organisation Femmes autochtones du Québec.
Divers aspects seront abordés comme le respect du droit des femmes, le rôle des commissions d'enquête ou l'histoire de la gestion politique autochtone.
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Sur les 15 places offertes, 8 ont trouvé preneuses. Une femme de Uashat, près de Sept-Îles, participe d'ailleurs à l'école d'été.
Originaire d'Odanak, la conférencière invitée à l'école d'été pour les femmes autochtones, Nicole O'Bomsawin, indique que celles-ci sont déjà en position de leadership, mais elles manquent parfois de confiance et de réseaux. « Cette formation-là permet de réseauter , explique-t-elle.
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Rare présence féminine
Nicole O'Bomsawin croit que l'absence de femmes parmi les organisations est un problème présent autant chez les Autochtones que chez les non-Autochtones. « Au niveau des conseils de bande, certaines femmes sont les seules élues dans un univers d'homme. [...] Au niveau décisionnel, c'est plus problématique pour les femmes », souligne-t-elle.
Sur les 41 conseils de bande du Québec, seulement 5 chefs sont des femmes, selon le secrétariat de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador.
La commissaire à l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, Michèle Audette, souligne que la seule communauté au Canada ayant obtenu la parité au conseil de bande est celle de Mingan sur la Côte-Nord, où deux hommes et deux femmes conseillent le chef Jean-Charles Piétacho.
Michèle Audette assure que la présence de femmes au pouvoir dans les communautés « amène des changements positifs, sur tous les plans ».
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L'an prochain, l'initiative devrait être reprise en anglais à l'Université Saint-Paul à Ottawa.
Nicole O'Bomsawin signale que le moment dans l'année du programme pourrait être appelé à changer pour accommoder les horaires des femmes intéressées par la formation.