Le Grand Prix de formule E, un « moteur » pour l'électrification des transports

Le maire Denis Coderre a visité l'écurie Ventura Formula E avant la tenue du Grand Prix de formule électrique dans le centre-ville de Montréal.
Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les désagréments causés par les préparatifs du premier championnat de formule électrique à Montréal ont jeté de l'ombre sur l'un des grands objectifs que s'est donnés la Ville : promouvoir l'électrification des transports.
Contre une pluie de critiques, le maire Denis Coderre a dû défendre à plus d’une reprise la tenue de l'ePrix dans les rues du centre-ville, tentant chaque fois de glisser qu’il s’agissait d’une façon de promouvoir l’énergie électrique en milieu urbain.
À l’instar du maire Coderre, Simon Pillarella, directeur de l’organisme Montréal c’est électrique, estime que la finale de la formule E permettra à la ville de rayonner à l’international.
« [Le championnat] va nous positionner comme une capitale en électrification des transports et en transports du futur », fait-il valoir.
C’est beaucoup plus qu’une course de formule électrique. C’est une façon d’amener les gens à s’intéresser à la mobilité du futur.
En plus des compétitions, les visiteurs peuvent se promener dans l'eVillage, installé à l'angle de la rue Wolfe et du boulevard René-Lévesque. C'est une façon de découvrir toute l’offre de transport électrique urbaine, des vélos au service automobile en libre-service Communauto, explique M. Pillarella.
Prototypes et innovation
Tandis que des compagnies automobiles en profitent pour montrer leurs modèles de voitures à motorisation électrique, des étudiants de l’Université McGill, de l'Université Concordia, de l’École de technologie supérieure (ÉTS), de Polytechnique et de l’Université de Sherbrooke viennent présenter les dernières innovations en matière d’électrification des transports.

Le prototype électrique de Polytechnique
Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Guilbault
« Pour avoir des commanditaires, il faut avoir des évènements avec de la visibilité comme ça », explique Cédric Pepin, de Polytechnique. Le bolide qu'il présente peut atteindre 100 km/h en 2,5 secondes et se rendre à une vitesse maximale de 150 km/h.
« C'est une chance de montrer tout ce que l'électricité peut faire dans une voiture », ajoute Étienne Poulin-Dubé de l'Université McGill. L'universitaire précise qu'il y a beaucoup d'intérêt de la part des visiteurs jusqu'à présent et qu'il s'agit d'une bonne vitrine pour leur équipe.
Le prototype de véhicule solaire de l’ÉTS côtoie tout au long du week-end la motocyclette électrique de l’Université de Sherbrooke, qui revient tout juste du Varsity Challenge, au New Jersey, où elle a raflé la première place.
« Toute la moto a été conçue par des étudiants. Ce n’est pas une conversion, c’est une moto 100 % Sherbrooke », explique Alexandre Tessier, coordonnateur du projet de véhicules électriques, ajoutant qu’elle peut atteindre une vitesse de 250 km « avec un seul mouvement de poignet ».

La motocyclette électrique de l’Université de Sherbrooke
Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Guilbault
En marge de la compétition officielle se déroulera aussi la Roborace, une course de véhicules autonomes conçus grâce à l’intelligence artificielle.
« On donne vraiment la chance aux gens d’interagir avec tout le savoir québécois en électrification des transports, parce qu’il y en a beaucoup au Québec et les gens ne le savent pas nécessairement », résume M. Pillarella.
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Photo : Courtoisie / ÉTS
Un tremplin vers le progrès
Malgré le concert de protestations, l’arrivée du Grand Prix de formule électrique à Montréal trouve quelques supporteurs, comme le club automobile CAA-Québec.
Selon sa porte-parole, Sophie Gagnon, l’événement aura des répercussions positives sur les véhicules utilisés par « monsieur et madame Tout-le-monde ».
À la manière de la formule 1, qui a été par le passé un véritable laboratoire en recherche et développement pour les véhicules commercialisés, la formule E permettra d’aider « considérablement à l’électrification des transports », souligne-t-elle.
Cet événement va grandir et va devenir une formidable plateforme d’éducation et de promotion.
Simon Pillarella voit dans la tenue de l'ePrix une occasion de préparer les gens à la mobilité durable et de les sensibiliser à l'incidence de ces moyens de transport sur l’environnement.
D’ici 2020, la Ville de Montréal prévoit installer 1000 bornes de recharge pour les véhicules électriques et réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % par rapport au niveau de 1990.
Avec les informations de La Presse canadienne