Un vélo « fantôme » à la mémoire de Meryem Anoun

À peine installé, le vélo blanc à la mémoire de Meryem Anoun a été couvert de fleurs.
Photo : Radio-Canada / Sébastien Desrosiers
Un vélo peint en blanc a été installé vendredi matin à l'angle de la rue Bélanger et de la 6e Avenue dans Rosemont, où un accident a coûté la vie à une cycliste la semaine dernière.
Meryem Anoun, 41 ans, a été happée mortellement par un camion vendredi dernier. La famille de la victime assistait à la cérémonie organisée par le regroupement Vélo fantôme vers 8 h.
« Je suis sûr que ma mère serait contente de voir que sa mort cause du changement, que ça peut empêcher d'autres morts plus tard en sensibilisant les gens », a souligné le fils aîné de la victime, Badr Jaidi.
« Le camionneur est aussi une victime parce que vivre avec la mort de quelqu’un ce n’est pas facile, ajoute le jeune homme. Il a 25 ans d’expérience, il n’a rien bu, il a bien dormi et il a déjà fait ce trajet. Alors, il n’aurait rien pu y faire. C’était juste une question de probabilité. »
C'est le sixième vélo que le regroupement Vélo fantôme installe dans la métropole pour honorer la mémoire de cyclistes tués dans un accident.
« »
Un moyen de transport sécuritaire, assure la Ville
Dans les deux tiers des accidents survenus à Montréal, les cyclistes ont été happés par un camion, affirme la porte-parole de Vélo fantôme, Gabrielle Anctil.
Les camions sont pour leur part mis en cause dans 22 % des décès sur la route, rappelle-t-elle, bien qu'ils représentent seulement 4 % des véhicules motorisés.
« Se déplacer à vélo en ville est le moyen le plus sécuritaire, soutient pour sa part le président du comité consultatif sur le vélo de la Ville de Montréal, Marc-André Gadoury, d'ailleurs venu à bicyclette à la cérémonie du matin. C’est [le moyen de transport] qui a le moins d’accidents. »
« Le bilan s’améliore, ajoute-t-il. En 2008, lors de l’adoption du plan de transport, l'objectif était de réduire de 40 % les collisions avec blessés graves et les morts. Et ça, ç’a été atteint. »
S'inspirer de Londres
Le regroupement a aussi profité du rassemblement pour demander à la Ville d'agir, voire de suivre les pas de Londres.
« C'est justement d'adopter le modèle londonien qui classifie les camions, les poids lourds, en fonction de la quantité d'angles morts qu'il y a, explique-t-elle. De 0 à 5 étoiles, la Ville de Londres va bannir de ses rues tous les camions qui sont à 0, donc qui n'ont aucune étoile et dont la visibilité est la plus mauvaise. Et [elle] va progressivement bannir tous les camions jusqu'à arriver aux camions qui ont 3 étoiles. »
Cette recommandation figure entre autres dans un rapport, déposé à la Commission sur le transport et les travaux publics de la Ville de Montréal, qui vise à réduire le nombre d'accidents entre les vélos et les camions. L'administration Coderre doit se prononcer sur ce rapport prochainement.
D’après les informations de Diana Gonzalez et Sébastien Desrosiers