L'impact des feux de forêt sur la santé mentale : 5 éléments à retenir

Le fait de devoir quitter sa maison ou, pire, de la perdre à cause d'un incendie de forêt peut générer un stress psychosocial énorme, selon la Croix rouge canadienne.
Avec 159 incendies de forêt en activité en Colombie-Britannique et environ 40 000 personnes qui ont dû quitter leurs communautés, les responsables de la santé offrent un soutien psychologique dans les centres d'accueil où les évacués convergent, notamment à Kamloops et à Prince George.
Pour aider les personnes sinistrées à faire face aux difficultés psychologiques liées au déplacement, la Dre Bonnie Henry, administratrice en chef adjointe de la santé publique, recommande de faire surveiller cinq éléments.
1. Les symptômes de stress
Il s'agit des symptîmes suivants : se sentir distrait et confus, avoir du mal à se concentrer, mais aussi avoir mal au ventre ou éprouver de la difficulté à se déplacer. « Les gens vont remarquer que leur tension artérielle et leur fréquence cardiaque augmentent. Ils peuvent se sentir très fatigués et avoir du mal à se concentrer », explique la Dre Henry.

Par ailleurs, la Croix-Rouge canadienne qui se trouve dans les centres d'évacuation dit avoir une équipe spécialisée de bénévoles qui travaillent en étroite collaboration avec tous les services présents. Le vice-président de la gestion des urgences de la Croix-Rouge canadienne, Jean-Philippe Tizi, assure que, dès le moment où l'un de ces signes est détecté chez une personne, celle-ci est envoyée vers les services adéquats.
2. Prévenir le stress pour le maîtriser
La chose la plus importante est de prendre soin de soi-même, selon la Dre Henry : « Manger sainement peut se retrouver au bas de la liste, mais s'assurer de prendre des repas et des collations ainsi que boire beaucoup d'eau est essentiel. »
Elle suggère également d'éviter l'alcool et la caféine, car ces boissons peuvent provoquer la déshydratation et aggraver la situation. Il faut, par ailleurs, maintenir ses relations personnelles, par exemple en gardant contact avec sa famille et ses amis.
3. Les enfants ne sont pas à l'abri
« Les jeunes enfants peuvent être particulièrement sensibles au stress dans ce type de situation. C'est un moment très déroutant et effrayant pour eux », souligne l'administratrice en chef adjointe de la santé publique.
Les signes qu'un enfant souffre mentalement après avoir dû abandonner sa maison sont clairs : il a des cauchemars, un sommeil et des habitudes alimentaires perturbés, et s'accroche aux membres de sa famille, suce son pouce ou fait pipi au lit, alors qu'il avait cessé de le faire. Souvent, l'enfant va parler énormément de tout ce qui touche à l'incendie de forêt.
4. Que faire si un enfant est en détresse?
La Dre Henry recommande « d'encourager les enfants à parler de leurs émotions », de les rassurer et de répondre à leurs questions en ne donnant que l'information nécessaire. Cela consiste notamment à les aider à trouver les bons mots pour décrire ce qu'ils ressentent et à leur éviter les images effrayantes de la dévastation causée par les feux de forêt.
Jean-Philippe Tizi ajoute qu'il est essentiel de s'assurer que les besoins des enfants, au-delà des besoins primaires, sont assouvis. Les enfants doivent avoir suffisamment d'activité pour éviter l'ennui, souligne-t-il, car cette évacuation peut être de longue durée.
5. Une aide aussi à long terme
La Croix-Rouge s'assure de dispenser l'aide primaire aux enfants et aux adultes et évalue l'état psychologique des évacués.
Je pense que ce qui pèse le plus, c'est vraiment l'incertitude.
Selon Jean-Philippe Tizi, ne pas savoir quand on retrouvera son logement, ignorer dans quel état celui-ci sera, comment se relever de la situation, sont autant de facteurs qui augmentent le niveau de stress vécu lors d'une évacuation.
On est là pour offrir du soutien durant l'urgence, demain, pour le retour à la maison, et bien après.
Le rôle de la Croix-Rouge consiste à être là non seulement pour aider la population pendant l'évacuation, mais aussi à se relever et à traverser ces moments difficiles qui peuvent être très longs pour certains, conclut M. Tizi.
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