Hausse du taux directeur : quel sera l’impact sur le marché de l’immobilier à Toronto?

Une hausse des taux d'intérêt contribuerait à un ralentissement du marché immobilier.
Photo : La Presse canadienne / Mark Blinch
La plupart des spécialistes s'entendent : la Banque du Canada annoncera mercredi une hausse de son taux directeur d'un quart de point, pour le porter à 0,75 %. Cette variation influencera plusieurs aspects de l'économie canadienne.
Un texte de Marie-Michelle Lauzon
Elle entraînera, par exemple, une hausse des taux hypothécaires des institutions financières.
Une possible hausse du taux directeur, la première en sept ans au Canada, est perçue comme étant une nécessité selon plusieurs économistes, dont Dominique Lapointe de l'Institut des finances publiques et de la démocratie.
« Lorsqu'on hausse les taux, le but c'est de refroidir un peu l'économie lorsqu'on juge qu'elle pourrait générer de l'inflation trop élevée par rapport à ce qu'on voudrait. Donc à long terme, l'effet sur l’économie sera négatif, mais c'est l'intention. »
Impact sur l'immobilier
Un effet négatif surtout ressenti sur le marché de l’immobilier.
Si cette annonce est confirmée par le gouverneur de la Banque du Canada Stephen Poloz mercredi, certaines personnes devront s’attendre à payer plus cher leur hypothèque au cours de l’année.
« Les emprunteurs vont voir une certaine différence dans les paiements s'ils ont une hypothèque à taux variable, dit Robert Hogue, économiste en chef de la Banque Royale du Canada. Mais ceux qui ont une hypothèque à taux fixe dont le terme n'arrive pas à échéance au cours de la prochaine année ne verront évidemment pas de différence. »
Robert Hogue ajoute que cette possible hausse des taux d'intérêt contribuerait à un ralentissement du marché de l'habitation, non seulement à Toronto, mais dans l'ensemble du pays.
« C’est sûr que si on parle de la région de Toronto ou de Vancouver, oui, on s'inquiète, dit-il. Si les prix [des maisons] continuaient d'augmenter au rythme que l'on a connu au cours de la dernière année, ça pourrait vraiment nuire à la stabilité du marché à long terme, donc on voit le ralentissement dans ce marché-là comme un signe positif. »
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« Non, pas du tout », dit pour sa part Jean-François Perreault, économiste en chef de la Banque Scotia.
Si la Banque augmente les taux, c'est parce que l'économie se porte bien.
« On a un environnement où la croissance de l'emploi est très forte, les revenus augmentent rapidement, l'économie se porte bien, le bilan du ménage est généralement bien, donc une petite hausse des taux d'intérêt envoie un signal positif. »
Même si le message est positif pour l’économie canadienne, il n’en reste pas moins que la majorité des Canadiens appréhendent une possible hausse de leur taux hypothécaire.
Un sondage de la firme MNP de Calgary révèle que beaucoup de Canadiens s’inquiètent d'une hausse des taux hypothécaires. Au pays, 77 % des Canadiens doutent d'être en mesure d'absorber une hausse de 130 $ par mois de leurs paiements hypothécaires.
Le gouverneur de la Banque du Canada Stephen Poloz devrait faire l’annonce de la hausse du taux directeur mercredi.