Course contre la montre en laboratoire pour stopper la fusariose

Nandhakishore Rajagopalan estime qu'il est très difficile de créer une variété de blé complètement résistante à la fusariose.
Deux équipes de chercheurs de Saskatoon veulent développer d'ici quelques années une variété de blé résistante au fusarium, un champignon à l'origine d'une maladie qui fait des ravages dans les champs. Le défi est de taille, selon l'un d'entre eux.
Un reportage de Dominique Brunet-Vaudrin
Nandhakishore Rajagopalan estime qu'il est très difficile de créer une variété de blé complètement résistante à la fusariose. « Nous savons que l'agent pathogène continue d’évoluer [...] Il est là pour de bon », note le chercheur du Conseil national de recherches du Canada. Il croit cependant que les efforts pour diminuer la propagation de la maladie sont nécessaires et qu'ils porteront leurs fruits.
Amplifier des composés chimiques
Nandhakishore Rajagopalan et son équipe misent sur des composés chimiques déjà présents dans le blé pour essayer de créer une variété moins susceptible d’être affectée par le fusarium. Le but de leur recherche, entamée il y a cinq ans, est d’identifier les éléments résistants à l'agent pathogène pour qu’ils soient multipliés afin de les voir intégrés à une nouvelle variété.
« Nous indiquons à nos partenaires comme Agriculture et Agroalimentaire Canada ainsi que l’Université de la Saskatchewan quels sont ces composés pour qu’ils les introduisent dans leur processus de croisement », note-t-il. « Ils essaient d’augmenter leur quantité dans les variétés de blé plus susceptibles d’être infectées par la fusariose afin d'accroître leur résistance. »
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Du blé à fleurs fermées
Une autre équipe de Saskatoon travaille plutôt sur une façon de développer un blé qui produit des fleurs fermées, car la floraison est la période pendant laquelle les cultures sont les plus à risque d’être infectées par le champignon.
« Il a déjà été démontré que les variétés d’orge [une plante qui peut être touchée par la fusariose] avec des fleurs fermées sont plus résistantes à l'agent pathogène parce que les spores de champignons infectent la plante en s’insérant dans les fleurs », explique Nandhakishore Rajagopalan.
D'autres chercheurs à Ottawa misent sur l'utilisation d'une bactérie pour s'attaquer à la fusariose. La mise au point d'une nouvelle variété de blé prend normalement entre 10 et 12 ans.