Un syndicat tente de bloquer les efforts de Moncton pour rendre son service d'incendie plus bilingue

L'Association des pompiers de Moncton a déposé un grief lorsque la Municipalité a désigné un poste d'agent de prévention des incendies comme étant bilingue.
Photo : Radio-Canada
L'Association des pompiers de Moncton, au Nouveau-Brunswick, a déposé un grief lorsque la Municipalité a désigné comme étant bilingue un poste d'agent de prévention des incendies.
Le bilinguisme est au coeur d'un bras de fer depuis plus de trois ans entre la Ville de Moncton et le syndicat. La Municipalité a affiché le poste d'agent de prévention des incendies en mars 2014. Parmi les qualités recherchées, il y a celle de parler couramment le français et l'anglais.
L'Association des pompiers de Moncton conteste cet affichage de poste, qui, selon elle, enfreint, la convention collective. Le syndicat affirme que les droits linguistiques ne sont pas en jeu. Il tient à ce que l'ancienneté de ses membres l'emporte sur le bilinguisme quand vient le moment d'accorder des promotions.
Il n’a pas été possible d'obtenir une entrevue avec un porte-parole syndical.
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Le Service de prévention des incendies compte quatre employés. Le chef de section Charles LeBlanc et un autre agent sont bilingues. Un troisième a entrepris des cours de français à l'Université de Moncton, mais les a abandonnés, faute de temps.
Ces agents mènent des enquêtes sur des incendies. Ils font aussi des inspections dans une soixantaine d'édifices d'agences et d'organismes francophones. Ils animent des sessions d'information pour sensibiliser le public à la prévention des incendies.
« »
Me Richard réfute les arguments du syndicat qui soutient que la convention collective ne permet pas à la Ville de désigner ce poste comme étant bilingue.
« On ne peut pas passer à côté du fait que foncièrement, c'est une cause linguistique puisque l'exigence de bilinguisme pour ce poste-là était calquée sur les obligations de la Ville en vertu de ses propres politiques et en vertu des lois constitutionnelles de notre pays », explique l’avocat.
À deux reprises, soit en novembre 2015 et à nouveau en mars dernier, des comités d'arbitrage ont donné raison à la Ville de Moncton.
Le syndicat portera la cause en appel en Cour du Banc de la Reine le 28 septembre. Entre-temps, la facture continue de gonfler. À elle seule, la Municipalité a dépensé plus de 90 000 $ en frais d'avocat pour défendre son droit de désigner un poste bilingue.
D'après un reportage de Michel Nogue