ArchivesLa tradition québécoise du déménagement

C'est depuis le milieu des années 70 que les Québécois déménagent en masse le 1er juillet.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Comme le veut la coutume, le 1er juillet rime souvent avec déménagement au Québec. Savez-vous ce qui explique cette migration annuelle à date fixe, devenue un véritable phénomène social?
Au bulletin Ce soir du 1er juillet 1977, la journaliste Jeanine Morin présente un reportage expliquant ce grand remue-ménage qui survient tous les 1er juillet dans la province.

Ce soir, 1er juillet 1977
La tradition de déménager à date fixe remonte à l’après-guerre, alors que le Québec connaît une grave pénurie de logements. Afin de protéger les locataires contre des évictions hivernales, l’Église catholique fait pression pour interdire les déménagements avant le mois de mai.
Jusqu’au milieu des années 1970, les baux locatifs expiraient le 30 avril et les ménages quittaient leur logement le 1er mai. Afin d’éviter de perturber l’année scolaire, le gouvernement du Québec vote une loi en 1974. Celle-ci décrète que les baux doivent désormais se terminer le 30 juin.

Téléjournal, 1er juillet 1998
Ce n’est qu’au Québec que l’on observe ce phénomène social unique. Si bien qu’en 1998, une équipe de la BBC se déplace à Montréal pour analyser cette grande migration.
C’est ce que nous montre ce reportage de la journaliste Julie Vaillancourt au Téléjournal du 1er juillet 1998 animé par Michel Viens. La célèbre télévision publique britannique prépare alors une série documentaire sur les phénomènes inusités à travers le monde.
Montréal est unique parce que tout le monde y déménage le même jour, illustre le rédacteur en chef de l'émission qui suit des déménageurs du Clan Panneton. Les Britanniques ont peur de déménager, un événement qu’ils considèrent bouleversant au même titre que le divorce.
Ici, vous le faites collectivement!
, s’étonne le représentant de la BBC. Nous sommes venus voir pourquoi
.
En 1998, 230 000 déménagements se mettent en branle dans la semaine du 1er juillet au Québec, dont 140 000 à Montréal. C’est tout un mouvement de masse que peut ainsi observer l’équipe de la télévision britannique.
Un phénomène qui s’accompagne d’ailleurs jusqu’à aujourd’hui de nombreux irritants, dont la difficile coordination entre nouveaux et anciens locataires dans la même journée et une envolée des coûts associés au transport et à la main-d’œuvre.
En complément :