Des Malécites du Nouveau-Brunswick proposent de renommer le fleuve Saint-Jean
Samuel de Champlain a donné le nom de Saint-Jean au fleuve en 1604.
Photo : Gracieuseté de Nancy Hall
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des Malécites du Nouveau-Brunswick proposent de rendre au fleuve Saint-Jean le nom Wolastoq que leurs ancêtres lui donnaient.
L’idée de rendre au cours d’eau son nom autochtone provient de jeunes Malécites appuyés par le Grand conseil de Wolastoq. Les jeunes ont lancé une pétition à Fredericton le week-end dernier.
Andrea Bear Nicholas de la communauté autochtone de Tobique, qui a présidé la chaire de recherche en études autochtones à l’Université St. Thomas, affirme que l’orthographe anglaise Wolastoq mène de non-Autochtones à mal prononcer le mot. Elle propose plutôt Wələstəq, selon l’alphabet phonétique.
Le mot Wolastoq signifie « belle rivière ». Les Malécites s’appellent eux-mêmes Wolastoqiyik, ce qui signifie « peuple de la rivière » ou « peuple à la rivière ».
À lire aussi :
Andrea Bear Nicholas, qui a travaillé à l'élaboration d'un programme d’immersion en langue malécite pour le gouvernement provincial, estime que le changement de nom annoncerait et confirmerait la présence de la communauté malécite. Selon elle, le nom actuel reflète un acte de colonialisme, soit une tentative d’appropriation d’un territoire déjà occupé.
L’explorateur français Samuel de Champlain a donné le nom de Saint-Jean au fleuve, en 1604, parce qu’il a atteint son embouchure le 24 juin, jour de la Saint-Jean-Baptiste.
Quatre siècles d’histoire
Maurice_Basque
Photo : André Maillet
L'historien de l'Université de Moncton, Maurice Basque, pose un regard sur la situation : « Si nous faisons ça, nous devons le faire partout. Au Nouveau-Brunswick nous sommes chanceux, nous avons gardé plusieurs noms amérindiens. Je comprends que le fleuve Saint-Jean est un grand symbole, car c’est le fleuve le plus important de la région, mais il y a aussi une histoire depuis 1604, soit quatre siècles d’histoire. Cette histoire-là n’est pas négligeable non plus parce que c’est avec elle que l’on vit maintenant et c’est elle qui a créé le Canada. On ne peut pas à mon avis, tout changer sans tenir compte de notre présence, nous sommes les héritiers de ces quatre siècles-là ».
