Popsilos : une rencontre entre l'art urbain et le milieu agricole
Le silo de la Ferme Ouimet dans le village de Vankleek Hill. La murale est l'oeuvre des artistes Emmanuel Jarus et Zek One.
Photo : Radio-Canada / Denis Babin
Cinq impressionnantes murales ont jailli au cours des dernières semaines sur des silos dans la campagne est-ontarienne.
Ce sont les oeuvres d'artistes qui ont participé au projet Popsilos, une initiative mise sur pied dans le cadre du 150e anniversaire de la Confédération, avec la participation du gouvernement du Canada.
Chargée de projet pour Popsilos, Jennifer Larocque a trouvé son inspiration lors d'un voyage en Écosse, plus précisément en voyant le château de Kelburn.
« L’une de ses façades était complètement recouverte de graffitis. C'est devenu un pôle touristique pour cette région champêtre », a-t-elle indiqué.
Le milieu agricole dans l’aventure
Mme Larocque croit que les agriculteurs de l’Est de l'Ontarien, bien qu’ils ne soient pas nécessairement des amateurs d’art, ont aimé l’idée de célébrer ainsi la région de façon novatrice.
En effet, d'Embrun à Vankleek Hill, en passant par Saint-Albert et Casselman, les silos transformés commencent à faire parler d'eux.
« Des murales, pour moi, c'était comme juste en ville. Mais quand nous avons vu la création et l'ouvrage qu'il y a en arrière de ça, c'est quasiment comme l'agriculture. Tu commences avec rien et tu finis l'automne avec une récolte », a commenté Michel Dignard, un agriculteur participant.
Le scepticisme initial exprimé par certains s'est rapidement dissipé.
« »
« On a vu le début et le travail jusqu'à la fin. Il y a de l'ouvrage derrière ça, il y a de la précision, il y a de l'attention », a observé M. Dignard.
L'art urbain, une spécialité
Ne manipule pas la peinture aérosol qui veut, surtout sur une surface aussi immense, et ronde de surcroît.
L’aire à couvrir, qui totalisait 1000 mètres carrés, a été un défi majeur pour Omen, un artiste d’origine montréalaise. Ajoutez à cela une météo peu clémente et l'expérience aurait pu tourner au cauchemar.
« C'était difficile, parce que premièrement, j'étais 98 pieds en hauteur. Et tu vois, comment est le vent ici? En haut, il y a du vent aussi. Et je fais des détails quand même assez précis », a rapporté Omen.
Malgré le niveau de difficulté élevé, Omen est emballé du résultat que lui et les autres artistes ont obtenu.
« »
De son côté, Michel Dignard y voit une occasion de faire d'une pierre deux coups.
« Ça va emmener le monde ici. Et un coup qu'ils sont rendus ici, là, on peut partager nos connaissances, partager l'histoire de l'agriculture », a-t-il considéré.
Le circuit sera officiellement inauguré le 30 juin.
D’après le reportage de Denis Babin