Mathématiques trop difficiles au primaire : Sébastien Proulx tend la main aux enseignants

Sébastien Proulx, ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport de passage à Trois-Rivières.
Photo : Radio-Canada
Le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx, invite les enseignants préoccupés par le niveau de difficulté des mathématiques au primaire, qui se sont confiés à Radio-Canada, à parler s'ils veulent changer les choses. Une professeure du Département des sciences de l'éducation de l'UQTR croit que le ministre devrait mettre de côté le dossier de la manipulation des notes et s'empresser de revoir le programme de mathématiques.
Un texte de Marie-Pier Bouchard
Même s'il se dit surpris quand on lui mentionne que de nombreux enseignants qui, craignant les représailles de leur commission scolaire, n'ont pas voulu parler publiquement de leurs préoccupations, le ministre Sébastien Proulx les assure de son écoute.
Une enseignante nous a pourtant mentionné ne jamais avoir eu de réponse après avoir dénoncé la situation à ses cadres, à sa commission scolaire et au ministère de l'Éducation.
Invité à consulter un exemple de problème mathématique à résoudre, qui sert d'examen pour des élèves de quatrième année, le ministre Proulx se questionne sur la cause réelle des difficultés constatées par les enseignants.
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Sans affirmer que cette situation s'explique entièrement par le niveau de lecture des enfants, il mentionne qu'il faut considérer cet élément.
Trop d'informations
Il y a urgence d'agir, selon Rollande Deslandes, professeure émérite au Département des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Au-delà de la maîtrise de la lecture, les problèmes présentés aux élèves sont très longs et il y a beaucoup trop d'informations à digérer, constate-t-elle.
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La révision du programme de mathématiques doit être la priorité, selon Mme Delandes. Sinon, elle craint des effets très néfastes sur la confiance des enfants et des parents qui ne savent plus comment aider leurs enfants, selon ce qu'elle constate.
Elle soulève le fait que pour être fier de soi, il faut connaître des succès et qu'à force de connaître un cumul d'échecs, l'enfant se sent incompétent.
« Il faut que le programme de mathématiques soit réajusté ainsi que les évaluations », souligne-t-elle.
Au fait de la situation, Sylvie Théberge, parle d'interventions répétées depuis 2008 qui n'ont rien donné. @SebastienProulx #rcma #polqc 2/2 pic.twitter.com/IMQJLCWnwK
— Marie-Pier Bouchard (@mpbouchard) 6 juin 2017
Réfléchir sur l'évaluation des élèves
À ce sujet, Sébastien Proulx a souligné de nouveau, lors de son passage à Trois-Rivières, l'importance d'une réflexion sur l'évaluation de nos élèves en général au Québec.
Un élément qui fera partie de la politique sur la réussite éducative qui sera présentée sous peu, assure le ministre.
Quant à l'insuffisance de matériel adéquat disponible afin de bien préparer les élèves aux exigences du programme de mathématiques au primaire, un problème soulevé par les enseignants, Sébastien Proulx souhaite un meilleur partage des connaissances et des expériences.
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Sébastien Proulx admet que l'épreuve ministérielle de mathématiques en sixième année lui semble exigeante. Il tient toutefois à rappeler qu'elle a été conçue par des pédagogues et des enseignants.