L'interruption des trains pour Churchill inquiète les entrepreneurs touristiques

Le service de train à Churchill est suspendu en raison d'une inondation de la voie ferrée, qui résulte de deux blizzards qui ont frappé la petite ville dans le nord du Manitoba en mars dernier et qui ont entraîné une fonte dévastatrice en mai.
Photo : Ricci O'Connor/Facebook
Des entreprises de Churchill s'inquiètent pour leur santé financière parce que la communauté du Nord manitobain demeure isolée en raison d'une voie ferroviaire inondée.
« J’essaie de rester optimiste, mais ce n’est pas facile », avoue Penny Rawlings, propriétaire du magasin Arctic Trading.
Le service de train a été suspendu à partir de la ville de Thompson le 31 mai. Depuis, Churchill et d’autres communautés dans le Nord du Manitoba ne reçoivent pas de livraisons de nourriture et de matériaux.
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Au moins un mois sans accès ferroviaire
L’inondation de la voie ferrée est la conséquence de deux blizzards qui ont frappé Churchill en mars dernier et qui ont entraîné une fonte dévastatrice en mai.
La rivière a atteint sa crue maximale le 31 mai, et les eaux se retirent assez vite, mais le maire Mike Spence a confirmé vendredi que la ligne reste submergée sur environ 2,5 kilomètres.
La compagnie propriétaire du chemin de fer, OmniTRAX, affirme qu'il faudra attendre un mois, voire plus, avant de pouvoir effectuer les réparations nécessaires au chemin gondolé par l’eau et rétablir le transport ferroviaire.
Une saison touristique menacée
À seulement quelques semaines du début de la saison touristique, ce retard plonge les entrepreneurs de la communauté dans un état de précarité.
La compagnie aérienne manitobaine CalmAir, dont le siège se trouve à Thompson, comble les lacunes en ce qui concerne les livraisons de vivres qui arriveraient normalement par train. Toutefois, Mme Rawlings indique que l’interruption de service nuit toujours à son entreprise, car d’habitude, la plupart de ses matériaux sont livrés par train, et l'expédition par avion revient plus cher.
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Belinda Fitzpatrick, propriétaire de l’hôtel Tundra Inn, à Churchill, partage le sentiment de Mme Rawlings. « Je me suis levée ce matin et j’avais la tête qui tournait, parce qu’il y a quand même un effet de cascade à tout ça », explique-t-elle.
Mme Fitzpatrick indique que la plupart de ses clients arrivent à Churchill en train. Elle craint que ceux-ci ne puissent assumer le coût supérieur d'un voyage par avion, ce qui veut dire pour elle des décisions difficiles à prendre.
« Je dois trancher sur le nombre de postes que je peux raisonnablement offrir aux employés qui devaient arriver en avion, de l’extérieur de Churchill, et voir si j’ai toujours du travail à offrir aux gens du coin », raisonne-t-elle.
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La province interpellée
Le député néo-démocrate de Flin Flon, Tom Lindsey, demande au gouvernement provincial d’intervenir afin d’assurer que les biens et les vivres soient livrés dans le Nord avant le début de la saison touristique.
Le politicien de l’opposition aimerait également que la province acquière la ligne ferroviaire appartenant à OmniTRAX, une compagnie dont le siège social se trouve à Denver, dans l’État du Colorado.
« Nous implorons le gouvernement provincial de travailler avec Ottawa pour nationaliser ce chemin de fer », précise-t-il.
Radio-Canada a demandé un commentaire au gouvernement manitobain, mais n’a toujours pas eu de réponse.
Avec des informations de Bryce Hoye, Meagan Ketcheson, Leif Larsen et Marjorie Dowhos (CBC News)