Des Premières Nations du Manitoba attendent encore des terres promises en 1997

Le chef Nelson Genaille (à gauche) et Dennis White Bird
Photo : Radio-Canada / Brett Purdy
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un groupe de revendication autochtone interpelle le gouvernement fédéral ainsi que la province du Manitoba, leur demandant de respecter, en temps opportun, une entente de principe de 1997 sur les droits fonciers issus de traités.
Le Comité des Premières Nations sur les droits fonciers issus de traités du Manitoba représente 21 Premières Nations de la province ayant signé une entente de principe le 29 mai 1997. En vertu de celle-ci, près de 4500 kilomètres carrés de terres devaient être désignés comme faisant partie d'une réserve.
Pourtant, 20 ans après la signature de l'entente, à peine la moitié de cette superficie a été transférée.
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« Je suis extrêmement déçu d’être là [à interpeller les gouvernements], en ce 20e anniversaire de la signature de l’accord », déplore Dennis White Bird, ancien grand chef de l’Assemblée des chefs du Manitoba. « [Ce retard constitue] une violation du traité. »
M. White Bird raconte avoir assisté, il y a 19 ans, à des discussions avec le gouvernement fédéral de Jean Chrétien entourant des conséquences éventuelles si jamais le Canada manquait aux obligations qui lui incombent en vertu du traité, mais aucune pénalité n’a été intégrée à l’accord.
L’ancien grand chef affirme se sentir trahi.
Voilà une autre promesse rompue par le Canada.
Le directeur général du Comité, Chris Henderson, attribue le retard à la bureaucratie ainsi qu’à un trop lent processus de transfert de terrains.
Selon M. Henderson, le processus stagne depuis des années et il faudra encore de 17 à 30 ans avant que les Premières Nations ne reçoivent les terrains qui leur sont dus en vertu de l’entente.
Les gouvernements réagissent
La ministre manitobaine des Relations avec les Autochtones, Eileen Clarke, affirme que le gouvernement provincial continue d'affirmer qu'il s’acquittera de ses obligations en vertu des accords de règlement sur les droits fonciers issus de traités (DFIT).
« Les DFIT sont une priorité provinciale et, de concert avec nos partenaires, le gouvernement fédéral, les Premières Nations ayant droit à des terres et le Comité des Premières Nations sur les droits fonciers issus de traités, nous envisageons de nouvelles méthodes pour accélérer le processus de création de réserves à l’usage et au bénéfice des Premières Nations. »
Le ministère fédéral des Affaires autochtones indique que la section manitobaine d’Affaires autochtones et du Nord Canada (AANC) met en oeuvre un plan de travail commun qui fixe des priorités pour les trois années à venir.

Carolyn Bennett, ministre canadienne des Affaires autochtones et du Nord
Photo : Radio-Canada
« En ce qui concerne l’établissement des droits fonciers issus de traités au Manitoba, nous avons fait des progrès sur de nombreux fronts cette année, notamment avec l’ajout de 10 parcelles de terre à des réserves existantes en 2016-2017, fait remarquer la ministre Carolyn Bennett. De plus, 14 nouvelles parcelles ont été approuvées depuis avril 2017 et nous nous attendons à ce que plus de parcelles soient prêtes à étudier dans les mois à venir. »
La ministre Bennett dit reconnaitre toutefois qu’il reste beaucoup à faire et s’engage à « travailler au sein d'un partenariat complet afin d’accélérer le processus de droit aux terres issues du traité et d'arriver à une vraie réconciliation avec les Premières Nations signataires du traité au Manitoba ».
Avec des informations d’Austin Grabish, Karen Pauls et Brett Purdy (CBC News)