Grève de la construction : l’Alliance syndicale menace de poursuivre la partie patronale

Au lendemain de la reprise des négociations, l'Alliance syndicale menace d’entamer des procédures judiciaires pour « négociations de mauvaise foi » contre l’ACQ.
Photo : Radio-Canada
Alors que les deux parties sont en pleins pourparlers, l'Alliance syndicale annonce son intention d'entamer des procédures judiciaires pour « négociations de mauvaise foi » contre l'Association de la construction du Québec (ACQ) et son négociateur, lundi. Le gouvernement a quant à lui convoqué les députés de l'Assemblée nationale lundi matin en vue de mettre fin à la grève.
L’Alliance syndicale de la construction, qui en est à son quatrième jour de grève, considère que la dernière offre patronale « [la] ramène en arrière de plusieurs semaines ».
Elle entend toutefois poursuivre les négociations, qui sont d'ailleurs toujours en cours.
Hier soir, à la table du secteur institutionnel, commercial et industriel, l'ACQ aurait proposé des demandes concernant des changements d'horaire de travail, l’abolition de l’horaire de cinq jours consécutifs et la rémunération à temps et demi pour les cinq premières heures supplémentaires.
Selon la partie syndicale, ces demandes avaient été échangées contre deux revendications, soit un ajustement salarial selon l'inflation et rétroactif à la fin de la convention, et le droit de rappel pour les travailleurs qui ont déjà une expérience au sein d'une entreprise.
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« Nous sommes donc obligés de dénoncer publiquement la situation, car nous devons prendre les moyens appropriés pour défendre les intérêts de nos travailleuses et travailleurs », ajoute M. Trépanier, qui avait pourtant déclaré samedi matin « avoir de l'espoir ».
Le porte-parole de l’ACQ et membre du comité de négociation, Éric Côté, affirme que la partie patronale aurait pu porter plainte pour « négociations de mauvaise foi » à plusieurs reprises, mais qu'elle a « préféré continuer à négocier ».
« Nous sommes plutôt surpris du geste de l’Alliance syndicale. Il arrive à un moment inopportun, alors qu’on a dit qu’on faisait un silence radio [...] À notre avis, il s’agit d’une stratégie pour venir déstabiliser la négociation et faire dérailler la négociation », a-t-il lancé.
L'Assemblée nationale convoquée lundi
La ministre du Travail, Dominique Vien, a mentionné que l'Assemblée nationale était convoquée lundi à 9 h 45 pour une séance extraordinaire afin de promulguer une loi spéciale pour forcer le retour au travail des salariés. Elle a toutefois bon espoir que les deux parties parviennent à une entente négociée d'ici lundi.
« J'exhorte donc les parties qui seraient prêtes à signer des ententes dans l’un ou l'autre des secteurs à le faire avec diligence. À ce stade-ci, toutes les minutes comptent. Chaque heure représente près de 2 millions de dollars de pertes pour l'économie québécoise », a-t-elle souligné.
Mme Vien n'a pas voulu commenter les menaces de poursuite de l'Alliance syndicale, mais a tout de même défendu l'attitude de son gouvernement dans les négociations.
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La ministre a rappelé que cette grève générale, qui paralyse des milliers de chantiers et touche 175 000 travailleurs, coûte chaque jour plus de 45 millions de dollars à l’économie de la province.
L'Alliance syndicale regroupe la FTQ-Construction, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), le Syndicat québécois de la construction, la CSD-Construction et la CSN-Construction.
Les quatre conventions collectives de l'industrie sont échues depuis le 30 avril dernier.