Le pari de Maxime Bernier

Maxime Bernier a été le deuxième candidat à déposer officiellement sa candidature pour devenir le prochain chef du Parti conservateur du Canada.
Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie
Négligé en début de campagne, Maxime Bernier se retrouve maintenant parmi les favoris pour devenir chef du Parti conservateur du Canada, samedi, à Toronto. Au cours de la dernière année, le député de Beauce a voulu militer en faveur des intérêts des consommateurs, au risque de déplaire aux électeurs de sa propre circonscription.
Un texte de Marc-Antoine Lavoie
« Ç’a été une belle campagne. J'ai commencé la campagne au mois d'avril l'année dernière, et ça va se terminer ce week-end. Pour moi, c'est le point culminant », s’est réjoui Maxime Bernier en entrevue avant son départ pour Toronto.
Après Kellie Leitch, M. Bernier a été le deuxième candidat à déposer officiellement sa candidature pour devenir le prochain chef du Parti conservateur du Canada (PCC).
L’homme de 54 ans avoue que cette candidature hâtive a représenté un avantage : il a rapidement présenté ses idées en se faisant connaître dans l’ensemble du pays.
L'abolition du système de gestion de l’offre, la fin de toutes subventions aux entreprises, la privatisation de Postes Canada et la diminution des restrictions dans le secteur des télécommunications pour augmenter la compétitivité, ne sont que quelques exemples des réformes présentées par le candidat.
« Nous, c’était les grandes réformes pour faire en sorte d'avoir un gouvernement plus petit à Ottawa, un gouvernement qui va respecter les Canadiens, qui va respecter les payeurs de taxes [...] être capable de baisser les taxes et les impôts des Canadiens », explique M. Bernier.
Des agriculteurs frustrés
Son intention d’abolir le système de gestion de l’offre est l’un des enjeux majeurs de la campagne de Maxime Bernier. La Beauce est l’une des circonscriptions où l'on retrouve la plus forte concentration de producteurs qui bénéficient de ce système au pays.
L’aspirant à la direction du PCC est conscient qu’il s’est mis à dos une partie des électeurs de sa circonscription, mais considère que c’est un pari gagnant.
« Je pense que j'ai beaucoup plus d'appuis dans la population en général en Beauce que ces producteurs laitiers là. »
Des centaines de producteurs se sont mobilisés pour empêcher Maxime Bernier de succéder à Stephen Harper. Après s’être procuré des cartes de membre, ils se sont rangés derrière Andrew Sheer, l'un des principaux adversaires de M. Bernier.
« Ils vont avoir un impact majeur. Leur but, c'est de battre Maxime Bernier », concède le candidat.
« Je ne peux pas me présenter comme un candidat qui prône le libre marché et dire : "Il y a une exception, on doit avoir un système de cartel socialiste pour les producteurs de lait, de poulets et d'oeufs." J'aurais perdu toute crédibilité. »
Dans cette course à 13 candidats, le Beauceron voulait se démarquer par ses idées.
« C'était la stratégie. Ce programme devrait être la plateforme du Parti conservateur du Canada, si je deviens chef samedi soir prochain, assure Maxime Bernier. Les membres de notre parti sont prêts à voter pour un Québécois francophone de souche parce que les gens aiment les idées qu'on prône », ajoute-t-il.
Maxime Bernier tient à rassurer les électeurs beaucerons qui lui font confiance depuis 2006. S’il est élu samedi, il restera le « même gars », promet-il.
« J'ai fait du porte-à-porte, si je peux dire, à travers le Canada, je n’étais pas souvent en Beauce, mais les beaucerons, ils me l'ont pardonné, je pense. »
Avec l'appui du candidat Kevin O’Leary lors de l’annonce de son départ de la course en avril, le député de Beauce est celui qui a amassé la somme la plus importante au cours de la campagne, soit une cagnotte évaluée à 2 millions de dollars.
« Le fait d'être sorti très fort avec des politiques audacieuses en début de campagne, les membres ont apprécié et ça fait en sorte de nous donner un appui assez fort », affirme Maxime Bernier.
Le résultat du vote devrait être connu samedi, un peu avant 19 h.