Un nouveau rapport sur les relations entre l’industrie minière et les Premières Nations

Le rapport intitulé Missed Opportunities, Glimmers of Hope, a été rédigé par Heather Hall et Ken Coates. Monsieur Coates est professeur à l'université de la Saskatchewan et dirige la chaire de recherche du Canada sur l'innovation régionale.
Un texte de Caroline Bourdua
Monsieur Coates s’attarde au projet du Cercle de feu et jette un regard sur la relation qu’entretiennent les compagnies minières, le gouvernement de l’Ontario et les Premières Nations.
Il qualifie le Cercle de feu comme étant le plus remarquable dépôt minéral au pays.
35 projets d’explorations sont dénombrés dans le Grand Nord de l'Ontario sur des terres autochtones isolées. Le Cercle de feu a été découvert en 2007.

Peu de progrès réalisé
Les auteurs constatent que le potentiel minier du Cercle de feu demeure « verrouillé » en bonne partie à cause des différends qui perdurent entre les Premières Nations, les gouvernements et les sociétés minières.
Les intervenants clés continuent toujours de débattre de la responsabilité concernant l’aménagement des infrastructures et du soutien aux collectivités des Premières nations dans le nord de l’Ontario, sur fond de conflit entre le gouvernement ontarien et le fédéral.
On ne doit pas s’attendre à ce que le Cercle de feu se règle demain matin.
M. Coates indique que plusieurs des communautés autochtones dans ce territoire sont confrontées à d’importants défis sociaux économiques tels la pauvreté et le manque d’infrastructures comme l’eau potable et que les minières ne peuvent être tenues responsables de l’ensemble de ces problèmes.
Les Premières Nations veulent de leur côté s’assurer que les gouvernements ontarien et fédéral prennent au sérieux leurs revendications.
« Il existe des histoires à succès où les minières et les Premières Nations tirent toutes deux profits du développement économique de certains gisements, notamment dans d’autres régions nord-ontariennes, en Colombie-Britannique et dans le Nord de la Saskatchewan », explique M. Coates.
Dans le cas du Cercle de feu, la différence est le vaste territoire et le fait que même entre elles les Premières Nations ne s’entendent pas sur l’exploitation de cette richesse.
La Cour suprême du Canada a confirmé les pouvoirs des Premières Nations sur le développement de leur territoire. Les autochtones veulent leur part de retombées, tout comme l’industrie minière.
Le rapport émet une série de recommandations.
Parmi celles-ci :
- Favoriser la compréhension mutuelle entre le gouvernement, les sociétés minières et les collectivités autochtones
- Surmonter les différends qui portent sur l’interprétation des traités
- Les groupes autochtones, l’industrie et le gouvernement fédéral devraient être représentés au sein de la Société de développement de l’infrastructure du Cercle de feu
- S’assurer que les effets environnementaux cumulatifs fassent partie du processus d’examen
- Renforcer les options d’accession à la propriété autochtone
Qui aura le dernier mot
En principe, c’est le gouvernement qui a le dernier mot, mais tout n’est pas simple.
Le jugement de la Cour suprême du Canada ne donne pas de droit de veto complet aux autochtones sur des projets de ressources naturelles. Mais si les Premières Nations sont exclues du processus, le tout est voué à l’échec selon M. Coates qui ajoute que dans le cas du Cercle de feu, personne n’a le dernier mot.
Selon lui, les gouvernements doivent payer leur part des infrastructures (eau potable et routes d’accès) et répondre aux besoins à long terme des PN
Les compagnies minières doivent partager la richesse avec les PN pour assurer la collaboration
Les auteurs du rapport ont réalisé plus de 30 entrevues auprès du gouvernement, des autochtones et des compagnies minières pour en arriver à ces conclusions.
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