Inondations à Gatineau : « Je suis épuisé », dit un sinistré

Une digue de sacs de sable, sur le bord de la rivière des Outaouais, à Gatineau.
Photo : Radio-Canada / Lévy Marquis
PHOTOS - La situation en Outaouais et dans l'Est ontarien ne laisse aucun répit aux résidents touchés par la montée des eaux. Dans le secteur du boulevard Hurtubise à Gatineau, particulièrement éprouvé en raison de sa proximité avec la rivière des Outaouais, c'est à un véritable combat que se livrent les citoyens.
Une collaboration des Malins
Frappé par les inondations à la mi-avril, le boulevard Hurtubise se trouve à nouveau submergé ces jours-ci.
« Encore là, on espère que cela ne va pas s’empirer d’ici là. Je suis épuisé », explique ainsi Jean-Jacques Degrange, un résident.
L’eau a tellement monté que la chaussée disparaît complètement par endroits, à tel point qu’il faut faire attention en voiture parce qu’on ne sait plus où l’on roule. Plusieurs résidences ne sont plus accessibles qu'au moyen d'une embarcation.
Le désarroi est grand chez certains, qui avouent avoir retiré les moyens de protection qu’ils avaient placés autour de leur propriété, pensant que le gros des crues printanières était derrière eux il y a une semaine.
C’est la vie. Qu’est-ce que tu veux faire? Il faut attendre que ça passe.
Pour les résidents, c’est un sentiment d’impuissance qui prédomine. Ils doivent sans arrêt surveiller leurs pompes, mais aussi leurs digues, de peur qu’elles ne cèdent.
« On ne dort pas la nuit comme c’est là. C’est vraiment un problème. Moi, avec les pompes, à chaque heure ou deux, il fallait que je me réveille pour m’assurer que la pompe fonctionnait, que l’eau s’évacue », détaille M. Degrange.
Certains, qui avaient investi des sommes considérables dans leurs sous-sols, n’arrivent plus à empêcher l’eau d'entrer. Il faut parfois prendre des décisions difficiles, choisir d’emporter ce qui est prioritaire ou ce qui a une forte valeur sentimentale.
Tous soulignent les élans de solidarité et d’entraide de la part de leurs voisins, mais aussi de leur famille. Ils s’entendent aussi pour dire que le seul moyen de garder un semblant de contrôle sur la situation, c’est de remplir des sacs de sable pour freiner l’eau. Mais pour combien de temps?