Quand elle quitte son bureau à l'hôtel de ville de Montréal et qu'elle ne se rend pas à sa mairie d'arrondissement, Anie Samson se transforme en boxeuse au gymnase Ali Nestor et les Princes de la Rue, dans le quartier Saint-Michel.
Un texte de Robert Frosi
« Je viens ici pour me défouler, dit la mairesse de l’arrondissement Villeray–Saint-Michel-Parc-Extension. Je viens ici pour déstresser, mais aussi pour me maintenir en forme.
« La boxe, ce n'est pas ce qu'on dit, que c'est violent et tout ça. Ce sont des coups calculés. C’est comme jouer aux échecs, mais physiquement! Il faut que tu planifies tes coups. Chaque coup est important. Tu bouges de partout et ça te permet d'oublier tout le reste. »
La boxe est arrivée par hasard dans la vie d’Anie Samson. Elle a découvert le gymnase Ali Nestor et les Princes de la Rue quand elle y a été conviée pour une séance photo. Elle pensait, comme c’est parfois le cas dans des évènements-bénéfices, être de la photo de groupe et ensuite s'en aller.
Mais c'était sans compter sur la force de conviction du maître des lieux, qui lui a expliqué que la photo de groupe serait prise après l'entraînement. « Quel entraînement? », s’est exclamée Anie Samson. « Celui que nous allons commencer maintenant », lui a lancé Ali Nestor.
Je m'en rappelle comme si c'était hier et pourtant, trois années ont passé. Quand j'ai enfilé les gants de boxe, ç’a été comme une révélation. Un déclic s'est fait dans ma tête. Je me suis dit que ce sport était fait pour moi. Que ça m'allait comme un gant.
Comme au conseil municipal?
Quand on observe certaines séances du conseil municipal, on a parfois l'impression d'être dans un ring de boxe. Des similitudes que ne réfute pas la numéro deux de la Ville de Montréal.
« Oui, tout le monde fait le lien entre politique et boxe et je vous dirais que oui, dit Anie Samson. Pas pour la violence, pas pour la force des coups, mais sur la façon dont on doit présenter nos choses, la façon dont on doit intervenir, fait-elle valoir. Ce n’est pas juste de dire quelque chose qui va se réaliser, c'est la planification de nos actions et moi, ça m'aide beaucoup. »
« Chaque tempête de neige, je peux vous dire que je suis venue ici pour me défouler, mentionne-t-elle. Avec les dossiers des pitbulls et de la gestion animalière, je suis venue ici me défouler sur les sacs. Il y a plein d'autres petits dossiers comme ça. Ça me permet de rester zen au travail. »
Ça me permet de ne pas perdre mon calme. D'être très résiliente avec les gens, de ne pas hausser la voix, de défendre mes choses. J'arrive ici et tout le méchant sort!

Anie Samson nous confie que quelques-uns des sacs sur lesquels elle frappe ont des noms d'adversaires politiques.
La force de conviction de la mairesse est telle que depuis qu'elle a découvert les bienfaits de la boxe, elle a réussi à convertir la moitié du comité exécutif.
Doit-on être surpris de retrouver une telle combattante dans un ring? Pas vraiment, quand on a comme nom celui du légendaire colosse!
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