La FTQ-construction estime que les priorités sur les chantiers sont inversées
La FTQ-construction réagit vivement aux 20 accidents de travail mortels survenus sur les chantiers de construction du Québec, en 2016, soit le double du total enregistré en 2015. Le directeur général, Yves Ouellet, résume le dossier : « Plus ils veulent aller vite, pire c'est ».
Un texte de Louis Garneau.
Tous secteurs confondus, 80 personnes sont décédées, comparativement à 69 en 2015. La Commission des normes de l'équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) note que les données constituent une réduction de 40 % du nombre de décès survenus globalement depuis 2000.
Selon le directeur général de la fédération syndicale, tout va trop vite sur les chantiers de construction parce que les priorités sont inversées.
« Ils les habillent à peu près comme le bonhomme Michelin, là. Mais ça, ce n'est pas parce que tu n'es pas habillé de même que tu ne te blesseras pas. Si tu n'as pas éliminé le danger à la source, bien, ça ne marche pas plus. »
« On parle de prévention, puis eux nous parlent : comment ça coûte? »
Le directeur général estime que les autres travailleurs, présents lors d'un accident mortel, restent marqués.
« Quand tu pars travailler le matin, t'es supposé aller gagner ta vie, pas la perdre. »
Il reconnaît par ailleurs que la majorité des entrepreneurs « sont sur la coche pas mal, là. Ils sont corrects. »
Selon lui, le gouvernement devrait appliquer les règlements pour faire respecter les travailleurs.
Sur la Côte-Nord, le chantier d'Hydro-Québec sur la rivière Romaine a fait quatre victimes depuis ses débuts.