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Un fonds pour les régions, oui mais...

Marsoui

Marsoui

Photo : Radio-Canada/JF Deschenes

Radio-Canada

Le gouvernement Couillard a annoncé, l'automne dernier, la création d'un Fonds d'aide au rayonnement des régions (FARR). Si ce fonds a été bien accueilli par les élus, il est loin d'équivaloir aux sommes octroyées autrefois aux régions pour se développer.

Un texte de Julie Tremblay

Conférences régionales des élus, Centres locaux de développement, Pacte rural, Fonds d'aide aux municipalités monoindustrielles, Fonds de soutien aux territoires en difficultés... la liste des outils de développement des régions qui ont passé sous le couperet du gouvernement Couillard, depuis son élection, est longue.

Après trois années de vache maigre pour les régions, le FARR financera cet été ses premiers projets pour faire « rayonner les régions ». Toutefois, les sommes promises sont loin d’être à la hauteur de ce que les régions ont perdu, affirme le chercheur Bernard Vachon :

Ce fonds n'a pas une dimension exceptionnelle si on considère l'ensemble des budgets qui ont été coupés pour le développement régional.

Une citation de Bernard Vachon, professeur retraité de l'UQAM, spécialité en développement régional
Tableau qui montre que la Conférence régionale des élus recevait 12 millions de dollars par année, comparativement à environ 2 millions pour le Fonds pour le rayonnement des régions.

Le montant exact qui sera octroyé au Bas-Saint-Laurent dans le cadre du nouveau Fonds d'aide au rayonnement des régions doit être connu au cours des prochaines semaines. Il est cependant beaucoup moins substantiel que celui autrefois géré par la Conférence régionale des élus du Bas-Saint-Laurent.

Photo : Radio-Canada

La titulaire de la chaire de recherche en développement régional de l'UQAR, Marie-José Fortin, déplore que le FARR ne soit pas géré en région, même si les préfets auront leur mot à dire sur les projets priorisés :

On dit: ‘‘donnez-nous des priorités, mais c'est nous à Québec qui allons décider.’’ Donc on devient d'une certaine façon de simples exécutants dans les régions, ce n'est pas ce qui était amorcé depuis des décennies.

Une citation de Marie-José Fortin, titulaire de la chaire de recherche en développement régional à l'UQAR
Marie-José Fortin

Marie-José Fortin, titulaire de la chaire de recherche en développement régional de l'UQAR

Photo : Radio-Canada / Julie Tremblay

À terme, le FARR sera doté d’une enveloppe de 100 millions de dollars par année pour couvrir 15 régions administratives. Chaque région détermine elle-même un comité de sélection qui identifie ses priorités. C'est toutefois Québec qui signe les protocoles d'entente et assure l'administration du FARR.

Un gouvernement « désintéressé des régions »

« Avec le gouvernement actuel, on sent un désintéressement envers les régions », affirme Bernard Vachon. Selon lui, le fait que le gouvernement ait supprimé le mot « région » du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire(MAMROT), qui est devenu le MAMOT, est symptômatique de ce désintéressement, en plus des nombreuses sommes coupées dans les programmes spécifiques aux régions.

Tableau qui montre que plusieurs fonds destinés aux petites municipalités ont été abolis par le gouvernement Couillard.

Plusieurs fonds destinés aux petites municipalités ont été abolis par le gouvernement Couillard. Après l'abolition du Centre local de développement Rimouski-Neigette, la Société de promotion économique de Rimouski a pris la relève, mais avec un budget moindre.

Photo : Radio-Canada

Si Québec ne décrète pas la fermeture de villages, comme à l'époque du Bureau d'aménagement de l'Est du Québec (BAEQ), les petites municipalités pourraient cependant s'éteindre à petit feu, considère M. Vachon :

 Les conséquences peuvent être les mêmes [que celles imposées par le BAEQ] si on n'accorde pas un intérêt soutenu accompagné de mesures spécifiques pour assurer l'occupation du territoire.

Une citation de Bernard Vachon

Selon Marie-José Fortin, nous sommes actuellement « dans une ère de centralisation comme cela fait longtemps qu'on n'en a pas vu » et le fait que Québec garde les cordons de la bourse du FARR n'est qu'un exemple de cette centralisation.

Elle souligne que l'actuelle façon de faire du gouvernement a pour effet de mettre les municipalités et les villes en concurrence entre elles, ce qui ne favorise pas le développement régional.

Elle ajoute que « si les effets des politiques du gouvernement Couillard ne sont pas encore visibles, au Bas-Saint-Laurent, c'est grace à la cohésion qui existe entre les élus. »

Les premiers projets financés par le FARR verront le jour au cours de l'été.

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