Broue, la fin d’une incroyable aventure théâtrale

Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une page du théâtre québécois se tourne samedi soir au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke. Après plus de 3300 représentations, Michel Côté, Marcel Gauthier et Marc Messier disent adieu à la pièce Broue.
La première de la pièce avait eu lieu le 21 mars 1979, au Théâtre des Voyagements, à Montréal. Les spectateurs découvraient alors ces sketchs comiques dans lesquels différents personnages se croisent dans une taverne. Michel Côté, Marcel Gauthier et Marc Messier pensaient à l’époque jouer ce texte pendant un mois.
Trente-huit ans plus tard, Broue a été vue par plus de trois millions de personnes. Il s’agit du « record mondial de longévité pour la pièce de théâtre jouée par une même distribution de comédiens », peut-on lire sur le site officiel de la pièce.
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Une ultime tournée avait été annoncée en 2004. Les ventes incroyables des billets à la suite de cette nouvelle avaient finalement fait reculer les acteurs.
Cette fois-ci, le temps des vrais adieux est venu. Pour les principaux intéressés, la fin de l’aventure s’apparente à faire tomber le rideau sur tout un pan de leur vie.
J’ai l’impression que, d’un coup, demain matin, je vais être vieux. Ça me fait peur un peu.
« Jusqu’à cette semaine, on ne le sentait pas vraiment. On jouait, il fallait être bon, il fallait jouer le spectacle, mais là, ça commence à venir nous chercher », explique de son côté Marc Messier.

La pièce « Broue »
Photo : Radio-Canada
Broue, c’est également une histoire d’amitié entre les trois acteurs qui se sont rencontrés à l’adolescence. Quarante ans de vie professionnelle commune, de voyages à travers le Canada – ils ont adapté la pièce en anglais dans les années 80 – n’ont pas dégradé les liens. « On a tellement de points communs dans nos personnalités, on se rejoint à tellement d’endroits, pas juste sur le plan professionnel », indique Marcel Gauthier.
Marc Messier semble déjà nostalgique des rires du public, ces moments où « le plafond sautait. Ça, c’est rare dans une vie de comédien ». Une joie qui va s’exprimer une dernière fois, peut-être accompagnée de quelques larmes, samedi à Sherbrooke.