Les syndicats de la CSDM en attendaient davantage de Québec

Une classe de niveau primaire, dans une école
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les cinq grands syndicats qui représentent 16 000 employés de la Commission scolaire de Montréal sont déçus du budget déposé mardi par le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao. Ils réclament un statut spécial pour la CSDM, avec financement à la clé.
La plus grande commission scolaire de la province a des besoins bien supérieurs aux autres :
- un élève sur cinq est handicapé, en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage;
- près de 70 % des élèves sont issus de milieux défavorisés;
- un élève sur deux a une langue maternelle autre que le français.
Ces besoins sont ignorés par le budget Leitao, affirme la présidente de l'Alliance des professeurs de Montréal, Catherine Renaud. « Le personnel s'épuise vraiment, on se retrouve dans des situations impossibles où on a à choisir, par exemple, quel élève va avoir quel service », illustre-t-elle.
Dans un tel contexte, il est difficile d'attirer du personnel compétent à la CSDM, ajoute le président de l'Association professionnelle du personnel administratif, Michel Picard. « On est plusieurs commissions scolaires dans la grande région de Montréal et on se cannibalise l'une l'autre. On est en compétition pour le même bassin d'employés, donc la commission scolaire offrant les meilleures conditions de travail, eh bien, c'est souvent celle-là qui va aller chercher les gens ayant les compétences qu'on recherche, tout le monde », dit-il.
Le budget Leitao prévoit 1500 embauches dans le réseau de l'éducation dès septembre prochain (Nouvelle fenêtre), pour le soutien direct aux élèves.

La présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon, évalue que sa commission scolaire pourrait avoir droit, proportionnellement, à 10 % de ces embauches, soit 150 postes. Elle évalue toutefois les besoins à 250 personnes, seulement en soutien à l’enseignement.
Avec un ajout de 1000 élèves par année, la CSDM n’a pas seulement besoin de spécialistes en orthophonie, en psychologie, en orthopédagogie et en éducation spécialisée. Elle demande aussi plus d’investissements dans la rénovation et l’agrandissement d’écoles. Mme Harel-Bourdon suggérait la semaine dernière (Nouvelle fenêtre) d'établir un plan d'investissement sur trois ans, afin d'accélérer le processus de présentation et de financement des projets.
De son côté, la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys a fait face aux compressions budgétaires des dernières années en coupant dans les services administratifs. Les sommes promises dans le budget permettront notamment de stabiliser les services aux élèves, selon l'analyse qu'en fait sa présidente, Diane Lamarche-Venne.
Avec des informations de Marc Verreault