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Après les accusations de nazisme à l'endroit de l'Europe, Erdogan passe aux menaces

Le président turc Recep Tayyip Erdogan,

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, assiste à une cérémonie commémorant le 102e anniversaire de la bataille de Cannakale.

Photo : Getty Images / Osman Orsal

Radio-Canada

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti les Européens qu'ils ne pourraient plus « faire un pas dans la rue en sécurité » si l'Union européenne (UE) persistait dans son attitude hostile envers la Turquie.

« Je m'adresse une nouvelle fois aux Européens [...] La Turquie n'est pas un pays qu'on peut bousculer, dont on peut jouer avec l'honneur, dont on peut expulser les ministres », a grondé M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.

« Le monde entier suit ce qu'il se passe de très près, a-t-il poursuivi. Si vous continuez de vous comporter de cette manière, demain, aucun Européen, aucun Occidental ne pourra plus faire un pas en sécurité, avec sérénité, dans la rue, nulle part dans le monde. »

Les déclarations du président Erdogan interviennent dans un contexte de tensions avec l’Europe, dans la foulée des interdictions faites à des ministres turcs de prononcer des discours en Allemagne et aux Pays-Bas devant la diaspora turque, afin d'y faire la promotion du oui au référendum en faveur du renforcement des pouvoirs d'Erdogan.

Les dirigeants turcs, M. Erdogan en tête, multiplient depuis des semaines les déclarations incendiaires contre plusieurs pays européens. Le président turc a notamment accusé la chancelière Angela Merkel de recourir à des « pratiques nazies », des propos qui ont provoqué de vives réactions en Allemagne.

« En tant que Turquie, nous appelons l'Europe à respecter les droits de l'homme et la démocratie », a lancé le chef de l'État turc.

Tensions référendaires

Les tensions entre l’Europe et la Turquie interviennent à moins d’un mois du référendum sur la révision constitutionnelle turque prévu pour le 16 avril prochain. Cette réforme constitutionnelle renforcerait les pouvoirs présidentiels de M. Erdogan en lui permettant de demeurer au pouvoir jusqu’en 2029.

Les opposants de M. Erdogan lui reprochent une dérive autoritaire, plus particulièrement depuis la tentative de coup d’État ratée du 15 juillet. Le putsch raté a été suivi de vastes purges au cours desquelles des journalistes ont notamment été ciblés.

« Quand on regarde la liste des noms [de journalistes emprisonnés], il y a des assassins, des cambrioleurs, des pédophiles, des escrocs : de tout, sauf des journalistes! », a soutenu M. Erdogan mercredi, en rejetant les critiques européennes au sujet des journalistes emprisonnés en Turquie.

Berlin riposte

Le nouveau président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a répliqué à M. Erdogan. Depuis Berlin, M. Steinmeier a condamné l’attitude des autorités turques à l’égard des médias tout en demandant la libération du correspondant germano-turc du quotidien Die Welt, Deniz Yücel. Ce dernier a été incarcéré pour propagande « terroriste ».

« Respectez l'État de droit ainsi que la liberté des médias et des journalistes, et remettez en liberté Deniz Yücel! », a lancé M. Steinmeier dans un discours prononcé le jour de sa prestation de serment au Parlement allemand.

Ancien chef de la diplomatie allemande, M. Steinmeier s'est dit « préoccupé » par le changement de ton de la Turquie après des années de rapprochement avec l'UE.

« Président Erdogan, ne mettez pas en danger ce que vous avez construit avec d'autres! », a-t-il dit, avant de lui intimer : « Arrêtez avec ces comparaisons effroyables avec le nazisme, ne coupez pas le lien avec ceux qui veulent un partenariat avec la Turquie ».

Avec les informations de Agence France-Presse

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