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Racisme à l'Université de Moncton : un professeur qualifie l'institution d'apathique

Le professeur de philosophie à l'Université de Moncton, Ibrahim Ouattara, dénonce l'inaction de l'université pour combattre le racisme. Selon lui, le recteur n'a pas respecté des engagements pris il y a onze mois lorsqu'un vice-doyen avait rapporté des cas de racisme sur le campus. Le reportage d'Anne-Marie Provost.

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le professeur de philosophie à l'Université de Moncton, Ibrahim Ouattara, dénonce l'inaction de l'Université de Moncton pour combattre le racisme. Selon lui, le recteur n'a pas respecté des engagements pris il y a onze mois lorsqu'un vice-doyen avait rapporté des cas de racisme sur le campus.

Ibrahim Ouattara, également président du Conseil provincial des personnes d’ascendance africaine (CPPAANB), a été ébranlé par la sortie publique il y a un an du vice-doyen de la faculté d’administration de l’université, qui dénonçait le racisme sur le campus. « Il a signalé qu’à certaines occasions, à des réunions officielles, certains professeurs ou en tout cas un professeur de la faculté d’administration a mentionné le fait qu’il y a trop de noirs ou trop d’étrangers à l’Université de Moncton », rappelle-t-il.

Il avait à l’époque envoyé une lettre au recteur Raymond Théberge pour lui demander d’agir. L’université s’était engagée à faire un suivi, mais depuis, il a l’impression que rien ne bouge.

«  »

— Une citation de  Ibrahim Ouattara, professeur de philosophie à l’Université de Moncton

Dans une nouvelle lettre ouverte au recteur Théberge, Ibrahim Ouattara qualifie d’apathique le comportement de l’Université de Moncton. « Ou bien il s’agit là d’une autre illustration de cette croyance que nous n’avons pas de problèmes, ici à Moncton, ou bien il s’agit là d’un exemple d’effort délibéré pour ne pas aborder ce problème ou pour ne pas le résoudre. »

Il affirme que cette apathie pourrait avoir des conséquences « funestes pour la communauté universitaire, mais aussi pour l’avenir des communautés francophones de la province ».

Il redemande, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, de revisiter le contenu de sa lettre précédente et d’y donner suite.

Le recteur Raymond Théberge affirme dans une déclaration écrite avoir mis sur pied un groupe de travail pour élaborer un code de conduite.

Il invite les gens victimes de discrimination à faire appel à la conseillère en harcèlement et gestion de conflit de l’université.

Un clivage bien réel

L’Université de Moncton compte près de 20 % d’étudiants internationaux. Les divisions sont souvent faciles à repérer. Une étudiante en biochimie, Christy Gnagbo, croit que les professeurs font de gros efforts pour rassembler les étudiants, mais que les groupes se séparent d’eux-mêmes. « Ce que les étudiants ont tendance à faire c’est de se mettre avec des personnes du même groupe d’eux, du même groupe de couleur », explique-t-elle.

Surmonter les différences peut être difficile. Elle raconte qu’en cinq ans de vie sur le campus, elle ne s’est fait qu’une seule amie acadienne.

D'après le reportage de Anne-Marie Provost

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