Réactions partagées à une hausse probable des droits de scolarité

L’École technique et professionnelle de l’Université de Saint-Boniface n'est toutefois pas touchée par le projet de loi du gouvernement provincial.
Photo : Radio-Canada / Justin Fraser
Le projet de loi du gouvernement progressiste-conservateur de Brian Pallister, qui ouvre la voie à une augmentation plus marquée des droits de scolarité universitaires, a provoqué bien des réactions à l'Université de Saint-Boniface, seule université francophone manitobaine.
L'augmentation des droits de scolarité au Manitoba est actuellement indexée sur le taux d'inflation. Le projet de loi 31, déposé lundi, permettra aux établissements universitaires d’imposer une hausse équivalente au taux d’inflation, majoré d’un maximum de 5 %.
Toutefois, le projet ne s’applique pas aux droits de scolarité exigés des étudiants de l’École technique et professionnelle de l’Université de Saint-Boniface (USB), les étudiants de l’enseignement collégial offert au Collège universitaire du Nord, ainsi que les étudiants des établissements postsecondaires de la Fédération des collèges mennonites.
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« On est vraiment déçus », avoue Jacques de Moissac, président de l'Association des étudiants de l’Université de Saint-Boniface. Il voit ce projet de loi comme un constat d'échec de la part du gouvernement.
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L'étudiante en éducation à l’USB Belinda Goertzen affirme qu'une augmentation des droits de scolarité aura un effet négatif pour elle et risque de rendre ceux-ci prohibitifs pour d’autres étudiants de son programme.
« Déjà, nous avons beaucoup de choses à payer, et si vous faites partie d’un programme où la charge de cours est lourde, fixée par l’université et obligatoire, il n’y a vraiment pas de temps pour travailler [pendant l’année scolaire] », explique-t-elle.
« Et les étudiants n’arrivent pas à payer les droits et les frais de scolarité après avoir travaillé à temps plein pendant les quatre mois d’été, non plus. Il faut déjà recourir aux prêts bancaires », enchaîne l’étudiant en éducation Patrick Hilario.
Des crédits d’impôt incitatifs
Toutefois, la hausse des droits de scolarité ne fait pas que des mécontents. L’étudiant franco-manitobain Christian Marcoux estime que les crédits d'impôt offerts par le gouvernement provincial après les études sont un bon incitatif pour les étudiants.
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« Alors, je pense qu’en gros, comme un étudiant résident qui vit ici et qui planifie de terminer mes études et de travailler ici, je pense que [la hausse] est assez raisonnable », estime-t-il.
Pas de l'argent facile pour les universités
Le projet de loi est également bien accueilli par le recteur de l'Université de Saint-Boniface, Gabor Csepregi. Selon lui, le Manitoba peut se permettre une hausse, étant donné que les droits de scolarité restent parmi les plus bas du Canada.
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Le recteur prévient également qu’une hausse potentielle des droits de scolarité ne se traduit pas forcément par plus d’argent dans les coffres universitaires. Tout dépendra de la contribution qui sera accordée aux universités par le gouvernement provincial dans son budget prévu le 11 avril.
« Il faut comprendre que le gouvernement essaie de réduire le déficit. [La province pourrait alors] réduire la contribution [offerte] aux universités. Donc, en échange, les universités seront en mesure d’augmenter leurs droits de scolarité. Il faut mettre les deux ensemble. Il ne s’agit pas d’une mesure unilatérale [de la part des universités] », souligne M. Csepregi.
Les progressistes-conservateurs ont jusqu’à la fin de la session parlementaire, soit le 1er juin, pour faire adopter le projet de loi 31.