L'ex-entraîneur de ski alpin Bertrand Charest ne témoignera pas à son procès, qui entre dans sa dernière semaine complète au palais de justice de Saint-Jérôme.
L’homme de 51 ans fait face à 57 chefs d'accusation, notamment d'agression sexuelle et d'abus de confiance, envers 12 plaignantes qui étaient âgées de 12 à 19 ans au moment des faits allégués, durant les années 1990.
Les avocats de Charest appelleront cette semaine à la barre des personnes qui ont bien connu l'ex-entraîneur, comme des membres de sa famille ou des gens gravitant dans l'univers du ski alpin.
Témoignage de sa soeur
La première à témoigner est sa soeur, Isabelle Charest. Lundi matin, elle a indiqué qu'elle avait connu plusieurs des jeunes athlètes qu'a entraînées Bertrand Charest.
Mme Charest a affirmé qu'elle n'avait vu ou entendu parler d'aucun geste déplacé ou parole inappropriée à leur endroit de la part de son frère. Elle soutient que l'atmosphère était joviale au sein de l'équipe.
Elle a décrit Bertrand Charest comme un entraîneur « passionné » et « visionnaire », qui était farceur, taquin, arrogant parfois, mais agissait ainsi sans méchanceté et seulement pour déstabiliser les gens.
Elle-même une ex-skieuse de haut niveau, elle a raconté qu'elle avait déjà eu un entraîneur sévère et contrôlant, un comportement qu'elle juge normal avec des athlètes. Elle a relaté un épisode où son entraîneur l'aurait forcée à gravir plusieurs fois une pente de ski à pied, parce qu'elle n'aurait pas fourni un effort maximal.
Isabelle Charest a précisé qu'il était courant à son époque, il y a une trentaine d'années, que les entraîneurs frottent les cuisses, les fesses et le dos des skieuses pour garder les muscles échauffés et activer la circulation sanguine avant une épreuve. Elle a cependant dit ignorer si cela se faisait toujours aujourd'hui.
Un portrait tracé par 22 témoins
Au cours des deux dernières semaines, la Couronne a fait entendre 22 témoins, dont les 12 victimes alléguées. Plusieurs ont tracé le portrait d'un homme manipulateur qui aurait ainsi réussi à exercer un contrôle psychologique sur ses jeunes skieuses.
Les victimes alléguées ont raconté les agressions sexuelles et les attouchements que leur aurait fait subir Bertrand Charest, tant au mont Tremblant qu'ailleurs dans le monde. Charest a raconté aux policiers qu'il était tombé amoureux de deux d'entre elles.
Les plaidoiries finales devraient avoir lieu dès la fin de cette semaine. Le juge pourra ensuite prendre l'affaire en délibéré.
Avec des informations de Geneviève Garon
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