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Créer ensemble pour mieux se comprendre

Une main tient un cellulaire qui montre une photo de groupe de 3 hommes noirs et 1 homme blanc.

« L’idée est d’être capable de déconstruire et de reconstruire, puis de redécouvrir ce qui constitue la francophonie pour chacun et pour l’ensemble de la communauté », dit Brigitte Dorge.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Percevoir/Couper/Rassembler est un projet d'art visuel de la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) qui vise à créer des rapprochements durables entre les nouveaux arrivants d'expression française et la communauté d'accueil franco-manitobaine à travers la médiation culturelle.

Chaque mardi depuis plus d’un mois, l’artiste Dominique Rey rencontre une dizaine de participants à la Maison des artistes visuels francophones à Saint-Boniface. IIs partagent leur vécu comme francophones et discutent ensemble afin d’aboutir à un projet de co-création visuel.

L'artiste Dominique Rey pointe et parle aux participants au sujet des photos accrochées au mur.

La Maison des artistes visuels francophones est un centre d’artistes en art actuel œuvrant avec la communauté francophone du Manitoba.

Photo : Radio-Canada

« On n’est pas ici pour faire de la propagande pour la francophonie. C’est d’être vraiment vrai, de créer une mini communauté entre nous et d’arriver à travers ce processus artistique à l’inattendu », explique Mme Rey.

Dans le groupe se trouvent de nouveaux arrivants francophones, un anglophone issu de l’immersion et des Franco-Manitobains établis.

Deux femmes discutent et regardent les photos collées au mur.

Les ateliers de co-création à la Maison des artiste visuels francophones sont gratuits pour les participants.

Photo : Radio-Canada

La majorité du groupe est composée de personnes qui n’ont pas d’expérience en arts visuels comme Wilgis Agossa, originaire du Bénin.

« La francophonie ce n’est pas visuel, mais en même temps on la voit chaque jour. On la vit et l’explore chaque jour. Et parfois, il y a des détails dont on n’est pas conscient, affirme M. Agossa. Un atelier comme celui-ci me fait prendre conscience d’un certain nombre de choses qui sont importantes pour moi par rapport à qui je suis vraiment. »

La conseillère Brigitte Dorge (au centre) parle aux participants Eric Rae et Pierrette Sherwood.

« Les gens ne se connaissent pas, alors tout le monde arrive avec son vécu et c’est une découverte pour les autres », explique la conseillère Brigitte Dorge (au centre).

Photo : Radio-Canada

Brigitte Dorge, conseillère à Pluri-elles, a suivi une formation en médiation culturelle. Elle participe aux rencontres pour soutenir le groupe dans son cheminement.

« La médiation, c’est de faire un pont entre l’artiste et les participants, explique Mme Dorge. Les participants s’inspirent du style de l’artiste et de son expertise et je les aide à faire ressortir leurs idées. Et l’artiste s’inspire du vécu des participants et de leur perception. Ensemble, ils arriveront à une co-création. »

Qu’est-ce que l’individu va découvrir dans sa création qui va lui apporter un nouveau regard sur lui-même, sur la question de la francophonie? C’est un élément vraiment important de ma pratique.

Une citation de Dominique Rey, artiste visuelle multidisciplinaire
L'artiste Dominique Rey pointe au collage de photos sur le mur.

« On est tous co-créateurs dans ce projet. Ce n'est pas des citoyens au service de l'oeuvre de l'artiste », explique Dominique Rey.

Photo : Radio-Canada

La Franco-Manitobaine Dominique Rey est professeure adjointe à l’École d’art de l’Université du Manitoba et artiste visuelle multidisciplinaire de renommée internationale basée à Winnipeg.

« Je fonctionne principalement dans un milieu anglophone, mais maintenant que mon enfant va à la garderie, je vois la diversité francophone qui s’accroît de plus en plus, explique Mme Rey. Ce projet est un bon prétexte pour voir comment je peux m’insérer davantage dans cette diversité croissante. Je suis allée à Pluri-elles et à l’Accueil francophone et mon appréciation de ce qui se passe chez nous s’est épanouie. »

Assise, Pierrette Sherwood explique sa photo.  Wilgis Agossa l'écoute.

Pierrette Sherwood et Wilgis Agossa participent au projet. « C’est fou de le dire, mais je pensais que la plupart des nouveaux arrivants étaient des Congolais, dit Pierrette Sherwood. Je ne savais pas qu’il y avait autant de Français venant de la France qui vivent ici. »

Photo : Radio-Canada

L'artiste visuelle Pierrette Sherwood de Sainte-Anne-des-Chênes au Manitoba participe pour la première fois à un projet de collaboration artistique.

« Comme artiste, on travaille souvent en isolement, alors c’était l’occasion pour moi de rencontrer d’autres gens de la communauté et il est certain que la réputation de Dominique a influencé ma décision, dit Mme Sherwood. En puisant dans le vécu des autres, tu ne peux pas t’empêcher d’avoir une optique plus large. C’est très enrichissant. »

Six personnes assises dans un atelier écoutent Wilgis Agossa décrire une photo.

« Chaque semaine, le projet évolue grâce à nos actions, à ce qu’on partage et à ce qu’on découvre ensemble », souligne Dominique Rey.

Photo : Radio-Canada

Le fait que ça touchait aux nouveaux arrivants, je trouvais ça intéressant parce que je voulais m’immerser davantage, épanouir mon monde à moi.

Une citation de Pierrette Sherwood, participante
Dominique Rey présente un exemple de montage en relief. Brigitte Dorge et Eric Rae regardent l'oeuvre.

Dominique Rey (debout) est une artiste multidisciplinaire dont la pratique comprend la vidéo, la performance, la peinture, la sculpture et la photographie.

Photo : Radio-Canada

Pendant la durée du projet, Dominique Rey reçoit un soutien hebdomadaire en médiation culturelle de Yves Amyot, fondateur du Centre Turbine de Montréal.

« Ce projet n’est ni un atelier ni de l’enseignement. C’est autre chose et c’est un bon défi, souligne Mme Rey. Alors je discute avec lui un plan de match chaque semaine. Il n’y a rien d’établi au départ, mais nous sommes hautement organisés. De façon subtile, tout le monde participe dans la création de l’art actuel sans même y penser. »

Wilgis Agossa regarde une photo d'une homme blanc vêtu en habit africain.

« Je trouve ça bien de pouvoir faire parler son imagination, laisser libre-court à son sentiment à travers une production artistique », souligne Wilgis Agossa.

Photo : Radio-Canada

Wilgis Agossa a choisi de participer au projet afin de profiter des échanges issus des rencontres.

« Chaque culture est différente et je trouve que tout ce qui peut émaner d’une rencontre nous permet de connaître l’autre, dit-il. Il y a un certain nombre de choses à comprendre. Et quand on les comprend, c’est plus facile d’aller les uns vers les autres. »

Le projet se déroule entre le 14 janvier et le 31 mars 2017 à la Maison des artistes visuels francophones à Saint-Boniface.

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