Des chercheurs avancent d'un pas vers des écrans tactiles pliables

Un prototype d'un capteur tactile pliable, étirable et transparent a été mis au point à l'Université de la Colombie-Britannique.
Photo : Université de la Colombie-Britannique
Une tablette électronique pliable, des dispositifs intelligents intégrés dans des vêtements ou des robots dotés d'une peau artificielle sensible au toucher pourraient devenir une réalité dans quelques années, grâce à un capteur tactile extensible, pliable et transparent développé à l'Université de la Colombie-Britannique (UBC).
Un texte de Nahila Bendali
Ce capteur peut distinguer entre la touche volontaire d’un doigt et une touche provenant d’une déformation de l’appareil, explique le professeur de génie électrique à UBC, John Madden : « C’est une partie d’une révolution ».
À lire aussi :
« Le prototype pourrait ouvrir la voie à des écrans tactiles de tablettes ou de téléphones pliables et étirables, ajoute M. Madden. Il y a beaucoup de sociétés comme Microsoft, Samsung, Apple et d’autres qui explorent les possibilités. On verra ce qu’elles veulent faire ».
Cette sensibilité aux différentes pressions tactiles est essentielle pour intégrer ce genre de capteurs dans des vêtements ou créer des peaux artificielles, selon M. Madden. Un morceau de vêtement doté de cette technologie pourra faire la différence entre une touche avec le doigt et un mouvement qui ne veut pas mettre en marche l’application, explique John Madden.
Le capteur utilise un gel conducteur placé entre deux couches de silicone. Le capteur retient ainsi sa sensibilité aux différents types de touches, même s’il est étiré ou plié.
Les matériaux sont peu coûteux et facilement accessibles, précise le professeur, ce qui permet de créer des versions plus grandes selon la nécessité de l’application. Il serait possible d’intégrer le capteur sur le sol, pour détecter les chutes par exemple, ou encore d’intégrer un écran tactile dans une fenêtre.
Peau robotique
Les utilisations du capteur sont multiples, d’autant plus qu’il y a un intérêt grandissant pour cette technologie. Un des usages qu’aimerait voir le professeur Madden est dans la robotique.
Les robots utilisés dans le domaine automobile, par exemple, pourraient être équipés de ce capteur comme peau artificielle et auraient une sensibilité dans leur manipulation. « Sans toucher l’objet ou l’ouvrier, le robot peut détecter la distance d’approche », ce qui rendrait l'interaction entre humains et machines plus sécuritaire, croit-il.
Le domaine médical pourrait également trouver des utilisations à cette technologie. Des couvertures dotées du capteur pourraient détecter les signes vitaux d’un patient à l’hôpital.
Les résultats du prototype sont publiés dans la revue Science Advances. John Madden explique qu’il reste encore des problèmes à régler avec la technologie, mais qu’on pourrait voir de tels usages sur le marché d’ici quelques années.