Apprendre le français aux immigrants plus âgés par le jeu

Des immigrants plus âgés participent aux ateliers de francisation donnés par le Service d'aide à l'adaptation des immigrants et immigrantes (SAAI)
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les personnes plus âgées qui émigrent au Québec et qui ne connaissent pas le français se retrouvent souvent isolées. Une situation qui affecte particulièrement les réfugiés. Le Service d'aide à l'adaptation des immigrants et immigrantes (SAAI) propose des activités d'immersion par le jeu pour les aider à mieux s'intégrer.
Ils ont entre 50 et 83 ans, plusieurs sont des réfugiés et proviennent du Népal, d'autres sont originaires de la République dominicaine, de Cuba ou du Mexique. Ils ont en commun le désir d'apprendre le français. Bienvenue aux ateliers de francisation offerts par le Service d'aide à l'adaptation des immigrants et immigrantes de Québec.
Ils sont une vingtaine d'immigrants à prendre part aux ateliers chaque semaine, dans les locaux de l'organisme aux Halles Fleur de Lys, dans le secteur Vanier. Michèle Larouche est l'une des bénévoles qui donnent les ateliers. « C'est une activité destinée aux personnes plus âgées, pour les sortir de la maison et les mettre en contact les uns avec les autres, parce que les personnes plus âgées n'ont pas d'occasions de s'intégrer à la société. »

La bénévole Michèle Larouche en plein atelier de francisation avec un jeu de mime.
Photo : Radio-Canada
Jeux ludiques et activités physiques
Pour faciliter l'apprentissage du français, le jeu est mis de l'avant dans les ateliers. Avec des activités ludiques comme le mime, les jeux de mémoire, le bingo et le bricolage, ou encore avec des activités plus physiques comme le tai-chi, le programme mis sur pied il y a trois ans donne de bons résultats.
Des immigrants qui ne parlaient pas un mot français à leur arrivée sont désormais capables de faire des phrases complètes. Baghi Maya Gurung est un bon exemple. La Bhoutanaise est arrivée à Québec il y a quelques années. Elle ne connaissait pas du tout la langue de Molière. Grâce aux ateliers, elle communique maintenant plus facilement.
« Je viens du Bhoutan, je parle népali, je parle français un petit peu. J'ai 52 ans, je suis mariée, j'ai quatre enfants, deux fils, deux filles, cinq petits-enfants. J'aime Québec », dit-elle fièrement. Visiblement, le jeu en vaut la chandelle.

Baghi Maya Gurung est originaire du Bhoutan. Elle a fait des progrès en suivant les ateliers de francisation à Québec.
Photo : Radio-Canada
La bénévole Michèle Larouche est bien consciente des efforts des participants à ses ateliers. « Beaucoup de ces personnes-là n'ont pas été scolarisées dans leur propre langue. Imaginez quand votre langue maternelle est le népali et que vous ne savez même pas l'écrire. Avec l'alphabet que nous utilisons, c'est costaud comme travail », dit-elle, admirative.
Le Service d'aide à l'adaptation des immigrants et immigrantes de Québec n'offre pas seulement des ateliers de francisation aux 50 ans et plus. Une panoplie d'autres services sont offerts, allant des rencontres prénatales, aux suivis à domicile, aux ateliers de cuisine collective. Une belle façon d'intégrer les immigrants dès leur arrivée.
L'organisme à but non lucratif est financé par le gouvernement du Québec.
Avec les informations de Nicole Germain