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La tension ne cesse de monter entre les Pays-Bas et la Turquie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan le 10 mars 2017.

Le président Recep Tayyip Erdogan a qualifié la décision des autorités néerlandaises, de « vestiges du nazisme ».

Photo : Reuters / Sergei Ilnitsky

Radio-Canada

Ankara, qui souhaite tenir au Pays-Bas des rassemblements politiques en faveur du président Recep Tayyip Erdogan, refuse toujours le retour de l'ambassadeur néerlandais.

La Turquie a donné ses conditions aux Pays-Bas pour accepter le retour de son ambassadeur et résoudre la crise diplomatique entre les deux pays, a déclaré lundi le vice-premier ministre turc.

Les dirigeants turcs, dont le président Recep Tayyip Erdogan lui-même, rivalisent de violentes critiques envers les Pays-Bas depuis samedi lorsque La Haye a expulsé la ministre turque de la Famille Fatma Betül Sayan Kaya et refusé une visite du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

Les dirigeants turcs devaient participer à des rassemblements politiques visant à convaincre les ressortissants turcs de voter pour un renforcement des pouvoirs du président Erdogan lors d’un référendum.

Le président Erdogan a notamment promis aux Néerlandais de leur « faire payer le prix » de ce traitement, en plus de dénoncer le « nazisme et le fascisme » qui sévit en Occident. Il a également déploré « l’islamophobie » qui règne en Europe.

Manifestation à Istanbul

Des partisans du président Recep Tayyip Erdogan ont brûlé un dollar américain en scandant des slogans contre les Pays-Bas devant l'ambassade de ce pays à Istanbul.

Photo : EPA / Cem Turkel

La même situation en Autriche et en Allemagne a provoqué des critiques similaires, le président turc affublant les dirigeants de ces deux pays de « fascistes et de nazis ».
Il a aussi accusé la chancelière allemande de soutenir le terrorisme ce à quoi le porte-parole d'Angela Merkel a qualifié ces accusations d'« aberrantes. »

« La chancelière n'a pas l'intention de participer à un concours de provocations », a dit Steffen Seibert lundi soir. « Elle n'y participe pas », a-t-il ajouté.

Lundi, l'Union européenne et l'OTAN ont appelé à une désescalade des tensions entre la Turquie, les Pays-Bas et l'Allemagne. La diplomatie américaine a aussi lancé un appel au calme à la Turquie et aux Pays-Bas en les exhortant à résoudre leur crise diplomatique.

Outre certaines questions de sécurité soulevées par l’administration des villes où devaient se tenir les rassemblements des dirigeants turcs, plusieurs pays européens craignent le glissement autoritaire du président Erdogan, depuis le coup d’État raté de juillet dernier.

Plusieurs États européens voient également d’un mauvais oeil l’ampleur de la répression contre les personnes soupçonnées par le régime turc.

La visite des dirigeants turcs aux Pays-Bas coïncidait avec les derniers jours de la campagne électorale en prévision des législatives de mercredi aux Pays-Bas. Le gouvernement a choisi d’interdire ces rassemblements turcs alors que le parti anti-islam du député Geert Wilders arrive au deuxième rang dans les intentions de vote.

En France, les rassemblements politiques turcs ont d'ailleurs été récupérés par les candidats de droite, François Fillon et Marine Le Pen. Les deux candidats à la présidentielle ont indiqué que la France aurait dû interdire ces rassemblements.

La réforme de la Constitution turque

Le président turc mène ainsi une campagne agressive contre l’Europe au moment où il mène une campagne référendaire sur son territoire afin de faire plébisciter par la population une réforme de la Constitution qui lui accorderait plus de pouvoirs.

Adopté en première lecture par le Parlement turc, le projet de réforme constitutionnelle attribuerait notamment au président le pouvoir de nommer et de renvoyer des ministres tout en abolissant, au profit d’une vice-présidence, le poste de premier ministre.

Les 18 nouveaux articles de la Constitution seront soumis à un référendum qui se tiendra au printemps en Turquie. Le projet enflamme les débats en Turquie, où les députés en sont venus aux coups, il y a quelques semaines, lorsqu’il a été débattu en chambre pour la première fois.

La Turquie a exporté les débats dans les pays d’Europe, où le vote de ses ressortissants vivant à l’étranger est convoité.

L'opposition turque est en désaccord avec ces nouveaux articles et accuse le président de dérive autoritaire, plus précisément depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016.

La Constitution turque est en vigueur depuis 1982.

Avec les informations de Agence France-Presse et Associated Press

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