Des acériculteurs bas-laurentiens misent sur une production plus écologique

La sève a commencé à couler plus tôt que d'habitude cette année dans certaines érablières.
Photo : Radio-Canada
Au Bas-Saint-Laurent, des acériculteurs croient que le Québec pourrait se positionner avantageusement en devenant le premier producteur de sirop d'érable carboneutre.
Un texte de Geneviève Génier Carrier d'après le reportage de France Beaudoin
Le Québec est le principal producteur de sirop d'érable de la planète, mais il fait face à une concurrence de plus en plus grande des États-Unis et des provinces voisines.
Au Témiscouata, des acériculteurs proposent de se tourner vers des modes de production plus écologiques, sans émission de gaz à effet de serre.
De promouvoir un sirop plus vert ou plus écologique, qui a utilisé très peu de pétrole ou peu de pétrole, ça va attirer des consommateurs tout comme le bio les attire.
Évaporateur aux granules
Il y a 5 ans, l'acériculteur Jeannot Beaulieu a modernisé les installations de sa cabane.
Pour cet ancien travailleur forestier, le choix d'un évaporateur aux granules de bois obtenues à partir des résidus d'usine de sciage s'est imposé.
Ce n'est pas de l'argent qu'on envoie dans les pays extérieurs, c'est de l'économie qui tourne à l'intérieur de notre région.
En prime, Jeannot Beaulieu a vu ses coûts en énergie baisser de 65% dès la première année. Et il n'est plus dépendant de la volatilité des cours du pétrole.
Sortir des combustibles fossiles
Du pétrole, il en faut beaucoup pour produire du sirop d'érable, soit 12 millions de litres par année.
Pour chaque litre d'or blond : 0,6 litre d'or noir
La production acéricole : 32 000 tonnes de gaz à effet de serre par année, soit l'équivalent de 12 000 voitures sur nos routes
Selon l'acéricultrice Valérie Patoine, on ne peut plus ignorer l'empreinte écologique de la production de sirop d'érable.
Avec l'évaporateur aux granules, elle souhaite que son sirop soit certifié non seulement biologique, mais aussi carboneutre.
Évaporateur électrique
L'évaporateur électrique est aussi une option, bien qu'il soit un peu plus cher à l'achat.
La vapeur est entièrement récupérée, comprimée, puis elle circule dans des tubes et fait bouillir l'eau d'érable.
Le producteur Yvon Tremblay indique qu'il dépense maintenant 10 fois moins en énergie depuis qu'il a adopté cette technologie.
Avec ces nouvelles façons de faire, la rentabilité est au rendez-vous.
Ces acériculteurs considèrent que pour le Québec qui perd actuellement des parts de marché, offrir un sirop d'érable sans pétrole permettrait de se démarquer des compétiteurs.