Modifier le recensement pour assurer « la survie de la communauté fransaskoise »

Des enfants marchant vers l'école
Photo : Getty Images / Andreas Rentz
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
De nombreuses voix s'élèvent de nouveau pour demander au gouvernement fédéral de modifier le questionnaire du prochain recensement pour mieux dénombrer les enfants ayant droit à l'éducation en langue française en vertu de l'article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés. Il y va de la « survie de la communauté fransaskoise », tranche le Conseil des écoles fransaskoises (CEF).
Un texte d'Omayra Issa
L’avocat Roger Lepage, qui a représenté le CEF devant les tribunaux, estime que Statistique Canada ne comptabilise pas certaines catégories d'ayants droit.
« Il n’y a aucune question présentement dans le formulaire de Statistique Canada qui demande s'il y a un de tes enfants qui a déjà fait des études primaires ou secondaires dans une école française partout au Canada », soutient-il.
Selon l'article 23 de la Charte, un enfant a droit à l'éducation francophone dans les cas suivants :
- au moins un de ses parents a reçu son enseignement primaire en français au Canada;
- le français est la langue maternelle encore comprise d'au moins un de ses parents;
- au moins un de ses frères ou une de ses soeurs reçoit ou a reçu une éducation primaire en français au Canada.
D'après Me Lepage, cette « déficience » date de longtemps. Il réclame aux différents conseils scolaires francophones qu’il représente de faire pression sur Ottawa, pour « modifier le formulaire long afin de poser des questions sur les trois catégories ».
Comment est-ce qu’on aller chercher notre droit en vertu de l’article 23 pour ces trois catégories de citoyens là si on ne peut même pas les identifier?
Me Lepage cite des études du spécialiste en minorités linguistiques Rodrigue Landry, selon lesquelles le nombre d'ayants droit serait sous-estimé de 20 % au pays. D’après lui, la modification des questions du recensement aurait un impact majeur sur l’obtention d’écoles francophones adéquates.
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Dans un message adressé à Radio-Canada mardi, le Conseil des écoles fransaskoises (CEF) a indiqué qu’il a entamé des démarches auprès d’Ottawa pour lui demander de modifier le recensement.
« Le ministère de l’Éducation de la Saskatchewan et le Conseil des écoles fransaskoises ont besoin de données fiables et complètes concernant le nombre d’enfants ayant au moins un parent titulaire de droits en vertu de l’article 23 de la Charte », y est-il écrit.

La présidente de l'ACF, Françoise Sigur-Cloutier, veut que le prochain recensement canadien dresse un portrait plus exact des ayants droit à l'éducation francophone.
Photo : Radio-Canada
Nous croyons que le gouvernement fédéral doit impérativement agir en ce sens. Il y va de la survie de la communauté fransaskoise.
La présidente de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), Françoise Sigur-Cloutier, a affirmé que son organisme veut formuler des questions destinées à Statistique Canada pour mieux dénombrer les francophones ayants droit.
Tous ces gens ne sont pas comptés parmi les francophones. Ça veut dire que nous avons moins d’écoles, moins de services. Ça veut dire que dans un certain sens, on disparaît dans la masse de l’assimilation.
Elle estime qu'il est essentiel de « décomplexifier le problème » en vue du recensement de 2021.
Avec les informations d'Anouk Lebel et de Lise Oungari