Recours juridique contre la Saskatchewan : le CSF se veut prudent

La présidente du Conseil scolaire fransaskois, Christiane Guérette, se veut prudente quant à la possibilité d'un recours juridique contre le gouvernement saskatchewanais.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le Conseil scolaire fransaskois (CSF) préfère analyser les risques associés à un recours juridique contre le gouvernement saskatchewanais avant de joindre le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP) dans sa possible démarche contre la province.
Un texte d'Omayra Issa
Jeudi, l’avocat du groupe, Érik Labelle Eastaugh du cabinet Caza Saikaley, a précisé que le CPIP veut une deuxième école primaire francophone à Regina pour réduire le temps de transport, une amélioration des services offerts aux élèves et un financement pour les services de francisation de petite enfance.
« Si on doit s'engager au sein de cette grosse décision, il faut savoir quel va être l'impact sur le CSF, les coûts, les impacts sur nos employés, nos communautés et sur nos négociations actuelles. Quand on parle de la gestion de risque, il faut regarder tous ces impacts-là avant de prendre une décision », a déclaré la présidente du CSF, Christiane Guérette.
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Elle a toutefois souligné qu’elle soutient l’idée de la construction d’une deuxième école francophone dans la capitale saskatchewanaise.
Dans un message envoyé à Radio-Canada, le groupe a fait valoir que le recours envisagé cherche à « protéger les intérêts de toute la communauté francophone de Regina », lui demandant ainsi « d’y participer dans la mesure du possible ». Le CPIP a, par ailleurs, reçu du financement du Programme d’appui aux droits linguistiques de Patrimoine canadien dans la préparation du possible recours.
Un soutien continu, rétorque la province
De son côté, le ministère provincial de l’Éducation a affirmé qu’il est au courant des inquiétudes soulevées par le groupe. Il indique qu'il est conscient de l'intérêt du Conseil des écoles fransaskoises (CEF) d'avoir une deuxième école primaire à Regina et assure qu'il continue de travailler de près avec le CEF, afin d'évaluer les options relatives à cette demande.
Un porte-parole, Chris Hodges, a expliqué dans un message envoyé à Radio-Canada que le gouvernement a récemment versé 18 millions de dollars pour la rénovation du Pavillon secondaire des Quatre-Vents de l’École Monseigneur de Laval à Regina.
Il a également noté que le ministère a fourni en 2013 un financement de 850 000 $ pour la réparation du toit de l’école. Le Conseil des écoles fransaskoises a obtenu 662 922 $ pour le maintien des installations en 2016-2017, soit une augmentation de 20 %.
Une mère inquiète
L'ex-porte-parole du groupe Les parents mobilisés pour une meilleure gestion scolaire appelle le CPIP à s'identifier clairement auprès de la communauté. Gabrielle Lepage-Lavoie remet en question la démarche du groupe en raison du flou entourant l'identité du collectif.
« La chose qui m'inquiète le plus, c'est de ne pas savoir exactement qui est ce groupe, d'avoir un groupe qui se présente comme un groupe anonyme avec un porte-parole », a-t-elle soulevé
Mme Lepage-Lavoie veut également que le CPIP collabore avec d'autres organismes de la communauté dans sa démarche. Pour sa part, l'avocat du CPIP a confirmé qu'en vertu de l'article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, il suffit d'une seule personne identifiée pour intenter un recours contre un gouvernement afin de faire valoir ses droits linguistiques.
Selon les informations de Pamela Kazekare