L’anglais pour les nouveaux arrivants : une barrière à la communication familiale

Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Des nouveaux arrivants qui ont du mal à parler l'anglais ou le français rencontrent des difficultés non seulement à s'intégrer dans la communauté, mais aussi à parler avec leur propre enfant qui apprend souvent l'anglais beaucoup plus rapidement qu'eux. C'est le cas de la famille de la Burundaise Jacqueline Manirakiza, installée en Saskatchewan depuis juillet 2015.
Les enfants et petits-enfants de Jacqueline Manirakiza commencent même à délaisser leur langue maternelle au profit de celle du pays d'accueil, ce qui fait en sorte que la communication avec la matriarche se complique.
La mère de famille explique que lorsque des personnes appellent du pays d'origine et veulent parler aux enfants, ça devient déjà difficile pour les premiers mots de salutation.
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Jacqueline Manirakiza est arrivée au Canada en compagnie de ses cinq enfants et deux petits-enfants. À leur arrivée, à partir d'un camp de réfugiés en Tanzanie, la famille ne parlait pas un mot d'anglais ni de français.
Pour les petits-enfants de Jacqueline Manirakiza, qui vont à la garderie en anglais, l’apprentissage de la langue se fait sans souci. Par contre, pour la mère qui n'avait pas fréquenté l'école avant de venir au Canada, le rythme est beaucoup plus lent.

Jacqueline Manirakiza est arrivée au Canada en compagnie de ses cinq enfants et deux petits-enfants.
Photo : Radio-Canada
Trois échelons pour améliorer la communication
Jacqueline Manirakiza se réjouit de voir ses enfants s'exprimer dans une langue de leur nouveau pays. Elle les laisse même le faire très souvent pour pouvoir s’améliorer. Mais elle tient également à conserver l’usage du Kirundi en leur racontant des histoires ou des devinettes qu'on appelle Ibisokozo.
La mère de famille va également suivre tous les jours de la semaine des cours de langue grâce à Open Door Society.
Le troisième échelon se fait grâce à la communauté burundaise de Regina, qui donne des cours de langue et culture du Burundi tous les samedis après-midi pour les enfants.
« Si nous enseignons le Kurundi, les enfants vont pouvoir aider leurs parents qui ne parlent pas anglais ou français, souligne Ernest Ntawuhorageze, responsable du cours. Ils vont aussi aider les autres immigrants en provenance de notre pays parce qu'ils seront suffisamment outillés pour pouvoir aider. »
Les cours se donnent dans une salle de l'association canadienne-française de Regina tous les samedis de 13 h à 16 h. Environ 25 enfants y participent.