Paul Auster dans... 4,3,2,1

L'auteur américain de la Trilogie new-yorkaise Paul Auster est de passage à Toronto pour faire la promotion de son nouveau roman 4,3,2,1, paru à la fin janvier.

Entrevue et texte de Kevin Sweet

L'oeuvre titanesque de 900 pages raconte l'histoire d'Archie Isaac Ferguson, le petit-fils d'un immigrant juif d'origine russe. Un protagoniste qui a beaucoup en commun avec l'auteur.

Je partage la même chronologie et géographie que les événements dans le livre, mais ce n'est pas autobiographique.

Paul Auster propose quatre destins différents pour son personnage dans le but d'explorer l'impact qu'une seule décision peut avoir sur la direction que prend notre vie.

« Il y a quatre versions de sa vie. Il est toujours la même personne biologiquement, mais les circonstances sont différentes. Je crois que chaque personne est hantée par la question : et si? »

Une période électrisante de sa vie

Paul Auster, qui vient d'avoir 70 ans, dit que le processus d'écriture de ce roman était électrisant. Il s'est consacré à ce roman-fleuve pendant trois ans, en écrivant 5 à 8 heures par jour, 7 jours semaine.

« J'étais en feu quand j'écrivais. La plupart du livre était improvisé. Je n'avais pas un grand plan. Et au fur et à mesure que j'écrivais, je trouvais l'histoire. »

Une raison qui explique sa productivité c'est la mort de son père. Paul Auster avait 66 ans lorsqu'il a commencé à écrire 4321, le même âge que son père avait lorsqu'il est mort subitement d'une crise cardiaque.

Je crois que j'ai été hanté par l'idée que moi aussi j'allais mourir. Et je voulais écrire ce grand roman et le terminer avant ma mort.

Changement de titre

L'histoire du roman se déroule aux États-Unis entre 1947 et 1970. Mais certains enjeux sont toujours présents aux États-Unis aujourd'hui, notamment le conflit entre les noirs et les blancs.

C'est étrange. J'écrivais sur des événements qui ont lieu il y a cinquante ans. Mais il y a encore des parallèles à faire aujourd'hui.

D'ailleurs le roman devait être intitulé Ferguson, mais, à mi-parcours dans l'écriture, l'auteur a décidé de changer le titre après la mort de Michael Brown, un jeune noir de 18 ans qui a été tué par un policier dans les rues de Ferguson, au Missouri.

Donald Trump n'est pas New York

Le nom de Paul Auster est souvent associé à la ville de New York. Il est donc difficile de ne pas lui parler de Donald Trump dont le nom est souvent associé à la Grosse Pomme.

C'est un homme vulgaire. Plus ou moins dégoutant. Avec ses bâtiments laids en or, avec son nom dessus. Il ne représente pas New York. Il est détesté à New York.

Il souligne par contre que c'est une nouvelle ère pour l'activisme et l'écriture engagée.

4321 sera publié en français, avec le même titre, en 2018.