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Ngoné Dione ou la passion sans borne pour la coiffure

Radio-Canada

Couper, coiffer, tresser ou friser les cheveux, c'est la vie de Ngoné Dione. Propriétaire de deux salons de coiffure africaine, elle est une pionnière à Saskatoon.

Un texte d'Omayra Issa

Née d'une mère guinéenne et d'un père sénégalais, Ngoné Dione est arrivée jeune adulte à Saskatoon en 1997, et a tout de suite commencé à exercer sa passion. « J’ai commencé à coiffer les cheveux dans mon appartement et dans les centres commerciaux. J’invitais chez moi les Africains que je voyais pour les coiffer », se rappelle-t-elle.

À l'époque, il y avait peu d'endroits où des personnes d’origine africaine pouvaient se faire coiffer, ajoute-t-elle.

C'est très important pour moi d’avoir une place où les immigrants peuvent trouver ce dont ils ont besoin. […] C'est quelque chose qui manquait à Saskatoon.

Une citation de Ngoné Dione

Noirs en affaires dans l'Ouest

Consulter le dossier complet

Mois de l'histoire des Noirs : Noirs en affaires dans l'ouest canadien

Sa clientèle a grandi de jour en jour. Aujourd'hui, ses salons offrent une gamme de services à une clientèle diversifiée : de la coupe au défrisage, en passant par les tissages.

« On a beaucoup d'Africains, de Jamaïcains, des gens des Caraïbes, des Blancs », décrit Mme Dione.

Ngoné Dione.

Ngoné Dione tresse une cliente.

Photo : Radio-Canada

Triompher contre vents et marées

Les débuts de Mme Dione ont été difficiles, car la coiffeuse parlait peu anglais et elle n'arrivait pas à faire valider au Canada ses diplômes en capilliculture.

La Commission de l’apprentissage et de la certification des métiers de la Saskatchewan l'empêchait de pratiquer normalement son métier. Un agent a exigé maintes fois sur plusieurs années qu’elle mette la clé sous la porte. « Il m'a dit : "écoute, ton diplôme, ce n'est pas bon pour ce pays. Il faut que tu retournes à l'école ou tu ne peux plus coiffer." »

Le calvaire a duré sept ans. Mm Dione a failli se décourager, mais le sentiment du devoir à accomplir l’a poussée à persévérer.

Je me suis dit "les Africaines qui sont ici ont besoin de moi. Comment vont-elles se faire servir?"

Une citation de Ngoné Dione

La coiffeuse a fini par retourner aux études et décrocher ses diplômes canadiens en soins capillaires et en esthétique.

Aujourd’hui, son salon House of Braids est une institution dans la Ville des Ponts et elle emploie cinq personnes.

À lire aussi : le dossier Noirs en affaires dans l'Ouest

Femme d'affaires… et femme de coeur

Ngoné Dione est connue pour sa générosité. Elle joue un rôle central dans la vie de beaucoup de nouveaux arrivants, affirme sa fille Hawa Diané, qui travaille à House of Braids depuis l'âge de 15 ans. « [Pour] n'importe quel Noir qui vient à Saskatoon, [House of Braids] est la première place où il vient pour faire faire ses cheveux », assure-t-elle.

Ngoné Dione offre généreusement des perruques aux enfants atteints de cancer.

On veut que les enfants soient heureux, alors on donne gratuitement. C'est quelque chose qui me fait plaisir.

Une citation de Ngoné Dione

Elle vend aussi au rabais des perruques aux femmes cancéreuses.

Rendre les gens heureux est un trait de caractère dans la famille Dione. Hawa Diané dit que sa plus grande récompense est le sourire de ses clientes.

« La confiance que tu donnes à quelqu’un après avoir fait ses cheveux, ça me rend très heureuse », confie-t-elle.

Ngoné Dione et Hawa Diané.

Ngoné Dione (à droite) et sa fille Hawa Diané (à gauche).

Photo : Radio-Canada / Omayra Issa

Un carrefour de rencontre

Aujourd'hui, les salons de Ngoné Dione, particulièrement House of Braids, sont des lieux incontournables de rencontre, surtout pour les nouveaux arrivants à Saskatoon​.

House of Braids, c'est pas juste un salon de coiffure. C'est une place où tout le monde se rencontre. C'est une communauté.

Une citation de Ngoné Dione

Vingt ans après ses débuts, Ngoné Dione a le sentiment du devoir accompli.

Elle a ouvert son deuxième salon en 2015. Celle qui s’est vue un jour refuser la validation de ses études enseigne aujourd'hui la coiffure africaine à des étudiantes.

« Il ne faut jamais se décourager. Il faut vraiment continuer à se battre », conseille Ngoné Dione.

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