Grogne entourant l'affichage d'une publicité à l'UQTR
Le directeur du Café Frida Gabriel Lefebvre présente l'affiche qui a été refusée
Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé
Le directeur du Café Frida à Trois-Rivières, Gabriel Lefebvre, dénonce la concurrence entre l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et les plus petites salles de spectacles.
Un texte de Michel Saba
Dans un message publié sur Facebook, il affirme qu'on lui a interdit de poser des affiches qui font la promotion d'un spectacle qui aura lieu la semaine prochaine dans son café du centre-ville.
La raison invoquée? Son commerce fait concurrence à la Chasse-Galerie, le bar de l'Université.
Une université hermétique?
Selon lui, empêcher la diffusion d'un message portant sur un événement culturel est « anti-pédagogique et anti-intellectuel [...] d'autant plus qu'on parle d'un conflit purement mercantile ».
« Les étudiants [ne devraient pas] être confinés aux activités se déroulant à l'intérieur des quatre murs de l'UQTR et à la Chasse-Galerie. »
Gabriel Lefebvre remarque que « plusieurs lieux de diffusion [...] tentent de faire le pont entre le campus de l'UQTR et le centre-ville avec très peu de résultats. »
Une question de « survie »
C'est l'association étudiante qui se charge de réglementer l'affichage sur l'ensemble du campus.
Son président, Alex Marchand, confirme que la politique interne interdit « aux compétiteurs d'afficher sur le campus » pour favoriser le resto-bar de l'Université.
« La Chasse-Galerie se doit d'avoir une certaine priorité pour être capable de survivre. »
L'association étudiante n'hésiterait pas à interdire l'affichage à d'autres cafés et bars du centre-ville qui tiendraient des événements culturels.
Bars ou établissements culturels?
Le directeur du Café Frida est révolté qu'on l'empêche d'afficher « un message qui est purement culturel dans une université [...], surtout sur la base commerciale d'un conflit d'intérêts entre deux bars qui pourraient se nuire », déclare-t-il en entrevue.
« Je ne vois pas pourquoi on devrait approcher l'aspect compétitif des deux établissements alors que l'université devrait être un milieu d'apprentissage où on devrait pouvoir diffuser de la culture. »
Il affirme que son commerce est moins profitable les soirs où il présente des activités culturelles. « C'est loin d'être notre vache à lait. On le fait pour nourrir une culture. C'est presque rendu un service aux citoyens et à notre clientèle. On est plus profitables en étant seulement ouvert, en n'ayant pas de spectacles. Si personne ne le fait, qui va le faire? », demande-t-il.
Le Café Frida souhaite que l'association étudiante révise sa politique.
Avec les informations Anne-Andrée Daneau