Yukon Quest 2017 : 21 équipes de chiens de traîneau en route vers l'Alaska

Des chiens de traîneau lors du Yukon Quest 2016
Photo : Bill Givens/Yukon Quest
Les préparatifs sont fin prêts pour les 21 équipes inscrites à la 34e course Yukon Quest qui relie Whitehorse à Fairbanks, en Alaska, le long de 1600 km de piste en pleine nature sauvage.
Un texte de Claudiane Samson
La bourse cette année s'élève à 120 000 $US qui seront partagés entre les 15 premiers finissants.
Les champions des dernières années, les Alaskiens Hugh Neff (2016), Brent Sass (2015) et Allan Moore (2013, 2014) sont de retour ainsi que les Yukonnais Gaëtan Pierrard, Ed Hopkins, Yuka Honda, Brian Wilmshurst et Rob Cooke.
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Le Français Sébastien Dos Santos Borges, dont un chien a perdu la vie l'an dernier sur la piste, est également de retour pour, dit-il, « terminer cette histoire », soulignant qu'il n'a pas complètement terminé le deuil. « C'est la même équipe et j'avais envie de me retrouver sur la piste avec mes chiens et retrouver [l'esprit de] mon chien Polar. »
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Le sergent John Mitchell des Rangers canadiens, qui préparent la portion yukonnaise de la piste tous les ans, affirme que les conditions sont « rapides, avec une bonne base, bien entassée », mais avec un peu de neige molle à la surface.
À Dawson, un itinéraire alternatif sera utilisé pour permettre aux véhicules de soutien et aux équipes de se rendre au campement de la rive ouest du fleuve où les équipes doivent compléter un repos obligatoire de 36 heures.
La directrice canadienne du Yukon Quest, Nathalie Haltrich, affirme avoir vérifié toutes les formalités entourant l'utilisation de cette route alternative. « On a fait des tests dans la glace, on a parlé aux autorités pour avoir des informations, c'est une route qui est un peu plus longue qu'on voulait, mais ça veut dire que c'est plus sécuritaire. »
La directrice rappelle que les conditions peuvent changer à tout moment durant la course.
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Logistique complexe
Sébastien Dos Santos Borges a dû prendre trois avions pour se rendre au Yukon avec deux arrêts sanitaires de 24 heures pour ses chiens, à Toronto et Vancouver. Il entend repartir en camion jusqu'à Montréal après la course afin de ne prendre qu'un avion vers Paris. « C'est déjà une aventure avant même le départ. »
Du côté alaskien, l'une des difficultés concerne le processus d'entrée aux États-Unis tandis que le village d'Eagle, à la frontière, est enclavé et accessible que par avion. Un agent doit être dépêché spécialement pour vérifier, le temps de la course, les documents de tous les participants, bénévoles ou organisateurs.
À la suite du décret du nouveau président américain, ce processus a suscité quelques inquiétudes, admet Marti Steury, directrice alaskienne du Yukon Quest. « Nous avons téléphoné aux douanes américaines et canadiennes pour nous assurer que tout le processus de préapprobation que nous avons fait était correct. »
Yukon Quest 300
La version courte du Yukon Quest commence également samedi avec 23 équipes inscrites, dont 15 qui résident au Canada. Le fait d'avoir de nombreux Canadiens est une bonne chose selon la directrice Nathalie Haltrich : « C'est bon pour nous autres, car le 300, c'est une course de qualification pour faire la course de 1000 miles. Alors, si cette course est en bonne santé, si on a beaucoup de mushers [meneurs de chiens, NDLR] dans la 300, c'est super, c'est des bonnes nouvelles pour la course de 1000 miles. »
Le conducteur de traîneau yukonnais Ed Hopkins s'inquiète effectivement du nombre décroissant d'inscrits canadiens dans la version longue du Yukon Quest. « Quand la course a commencé, nous étions nombreux à vouloir participer, 10 à 15 conducteurs de longue distance et maintenant nous ne sommes plus qu'une poignée [...] Nous avons besoin que plus d'adeptes s'y mettent et soutiennent cette course. »
Parmi les participants figure Jean-Marc Champeval, qui dit ne pas se fixer d'objectifs de réussite sinon celui de terminer la course. « On apprend beaucoup à prendre soin de nos chiens, et puis [à gérer] la nourriture, pour les entraînements, tout ça. Quand on est tout seul, on apprend moins forcément. Et puis, quand on fait des courses, on découvre des nouveaux paysages et puis c'est quand même sécurisé, c'est pas comme quand on part tout seul pour des longs voyages. »
Le Yukon Quest en chiffres :
- Un conducteur et 14 chiens maximum par équipe;
- 450 bénévoles au Yukon seulement;
- 56 bottines pour chiens pour une équipe au complet;
- Chaque participant doit transporter une hache d'au moins 56 cm;
- Le gagnant mérite 18,93 % de la bourse, 13,52 % pour le participant en deuxième position;
- Chaque chien est muni d'une micro-puce.