Mohamed Belkhadir, ce suspect devenu un des principaux témoins de l'attentat

Des policiers sur les lieux de l'attentat à Ste-Foy
Photo : La Presse canadienne / Francis Vachon
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Mohamed Belkhadir, l'homme qui a été arrêté par erreur peu de temps après l'attentat terroriste qui a coûté la vie à six personnes dimanche soir à Québec, est désormais l'un des principaux témoins de la tragédie.
L’homme dans la trentaine a été relâché après avoir été détenu pendant de longues heures. Encore sous le choc, M. Belkhadir, qui est étudiant en génie à l’Université Laval, explique qu’il déblayait les escaliers du Centre culturel islamique de Québec quelques minutes avant l’attaque.
Dès qu’il a entendu les coups de feu, il s’est immédiatement caché, raconte-t-il. Lorsque les déflagrations ont cessé, l’homme s’est dépêché à contacter le 911.
« Après, je [suis rentré dans la mosquée] pour aller voir si mes confrères étaient encore vivants. J’ai trouvé quelqu’un à côté de la porte. Je ne savais pas s’il était mort ou non. J’ai vu l’autre qui respirait et je lui ai donné mon manteau. Au moment où je lui ai donné mon manteau, j’ai vu une personne qui portait une arme. »
À ce moment, Mohamed Belkhadir ignore que l’homme armé est un agent du Service de police de la Ville de Québec.
« Je pensais que c’était un tireur qui était revenu pour faire tomber de nouveaux fidèles, affirme-t-il. Quand ils m’ont demandé de me baisser par terre, j’ai compris que c’était la police et pas le tireur. À ce moment-là, j’étais assuré que l’espace était sécurisé. »
Après avoir passé la nuit derrière les barreaux, Mohamed Belkhadir affirme qu’il n’en veut pas à la police. « Ils ont été très gentils avec moi », assure-t-il.
Des voisins solidaires
Lundi matin, les policiers du groupe tactique d'intervention sont intervenus à la maison de chambres où habite Mohamed Belkadhir dans le secteur de Sainte-Foy.
Le propriétaire de la résidence, Blaise Bernard, a toujours été convaincu que le jeune homme d'origine marocaine n'était pas impliqué.
« C'est une erreur. C'est un très bon garçon, un musulman pratiquant, il n'est pas allé tuer d'autres musulmans là. Il était là par hasard », avait affirmé M. Pascal.
Un cochambreur de Mohamed Belkadhir, aussi originaire du Maroc, n'a pas cru un seul instant que son voisin avait commis une fusillade à la mosquée, un endroit qu'il fréquente régulièrement. « Il est super gentil et calme, ce n'est pas quelqu'un de violent », a indiqué Mohamed Jalloul.
Le propriétaire Blaise Bernard croit que cette erreur est très injuste. « Il n'est pas coupable. C'est un bon garçon qu'il faudra compenser », croit-il.