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La revanche des trentenaires aux Internationaux d'Australie

Rafael Nadal et Roger Federer

Rafael Nadal et Roger Federer

Photo : Getty Images / SAEED KHAN

Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

BILLET - S'il y a deux semaines avant le début de la quinzaine des Internationaux d'Australie, vous aviez parié sur une finale féminine entre les deux sœurs Williams et une finale masculine « vintage » entre Roger Federer et Rafael Nadal, courez vite vous acheter un billet de loterie. La chance continuera peut-être de vous sourire ce soir pour le gros lot de 55 millions à Lotto Max.

La plupart des gens auraient ri d’une telle prédiction. Après tout, on parle ici de trentenaires, dont trois ont dépassé la mi-trentaine et sur la pente descendante, et qu’on disait finis, dépassés, à part Serena Williams, qui a quand même perdu son aura d’invincibilité l’an dernier.

En revanche, ce sont les finales que tout le monde voulait voir, fort possiblement pour une dernière fois. À part Maria Sharapova, absente pour dopage depuis un an, Eugenie Bouchard pour la saveur locale et Angelique Kerber dans une moindre mesure, les noms de Radwanska, Pliskova, Halep et compagnie ne soulèvent guère les passions.

Côté masculin, même s’ils ont chuté au classement, Nadal (9e) et Federer (17e) font encore partie du « Big Four », avec Andy Murray et Novak Djokovic, dans la tête et le cœur des amateurs.

Reste que la présence en finale du Suisse de 35 ans et de l’Espagnol de 30 ans défie le temps et les probabilités. Federer racontait après sa victoire en cinq manches contre son compatriote Stan Wawrinka en demi-finale que lors de l’ouverture de l’académie de tennis de Nadal, à Majorque en octobre dernier, les deux amis faisaient le point sur leurs bobos respectifs et croyaient bien à ce moment que leur belle rivalité se traduirait désormais « lors de matchs exhibition pour des œuvres caritatives ».

Roger Federer
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Roger Federer

Photo : Getty Images / Michael Dodge

Leur tennis des deux dernières semaines, avec plusieurs relents de leurs beaux jours, prouve le contraire. Il démontre aussi une hargne et un désir de vaincre hors du commun… ce que le détenteur du record de 17 triomphes en tournoi du grand chelem (aucun depuis Wimbledon en 2012) reproche à certains, notamment à Gaël Monfils et Jo-Wilfried Tsonga pour leur performance en demi-teintes contre respectivement Nadal en huitièmes de finale et Wawrinka en quarts. Sans parler de Raonic ou de Kei Nishikori qui continuent à trembler quand le Saint-Graal se dessine à l’horizon.

Federer et Nadal s’affrontent dans une finale d’un grand chelem pour la première fois depuis les Internationaux de France en 2011, mais sur surface dure pour la première fois depuis les Internationaux d’Australie en 2009. D’ailleurs, c’est à Melbourne que remonte leur dernier duel dans un tournoi du grand chelem, les demi-finales en 2014.

Tous ces face-à-face ont tourné à l’avantage du Majorquin qui mène 23 victoires contre 11 revers.

Mais plus usé par sa demi-finale marathon contre Grigor Dimitrov (qui a duré deux heures de plus que celle de Federer contre Wawrinka pour le même nombre de manches) et bénéficiant d’une journée de congé de moins que son rival – d’ailleurs, je ne comprends pas les organisateurs des tournois majeurs de pénaliser les joueurs en programmant les demi-finales masculines sur deux jours – Nadal risque de manquer d’énergie si la rencontre s’étire dimanche.

Qu’importe! La bonne nouvelle, c’est que l’homme aux 14 titres majeurs, accablé par les blessures depuis sa victoire à Roland-Garros en 2014, sa dernière finale en grand chelem, n’est plus sur cette pente descendante tracée devant lui.

Rafael Nadal applaudit Milos Raonic après l'avoir éliminé en quarts de finale à Melbourne
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Rafael Nadal applaudit Milos Raonic après l'avoir éliminé en quarts de finale à Melbourne

Photo : La Presse canadienne / (AP Photo/Andy Brownbill)

Avec des victoires contre Dimitrov et Milos Raonic, deux joueurs qui l’avaient battu récemment (Dimitriov en quarts de finale au Masters de Pékin en octobre et Raonic au même stade de la compétition à Brisbane au début du mois), sans compter celles contre Monfils et Alexander Zverev plus tôt dans le tournoi, Nadal n’est plus l’ombre de celui qui avait été sorti par Fernando Verdasco au premier tour en 2016.

« Quand vous travaillez fort et que vous avez des moments difficiles comme l’an dernier, je ne pouvais jamais rêver d’être de retour en finale des Internationaux d’Australie après plusieurs mois sans compétition. »

Mais justement, selon John McEnroe, c’est ce qui explique, contre toute attente, les récents succès de Federer et de Nadal. Federer, le plus vieux joueur de l'histoire en finale en Australie, a mis fin à sa saison après sa défaite en demi-finales à Wimbledon contre Raonic pour soigner son genou gauche. Nadal, lui, a raté trois mois après les Internationaux de France pour guérir son poignet droit. Revenu sur les courts pour les Jeux olympiques, l'Espagnol a ensuite déclaré forfait pour le reste de la saison à la suite de son élimination contre Viktor Troicki au deuxième tour du Masters de Shanghai à la mi-octobre.

« On a toujours pensé que c’était possible (de s’absenter longtemps) pour les femmes parce qu’il y a moins de profondeur, mais que pour les hommes, ce n’était pas possible. Nadal et Federer nous prouvent que non », affirmait McEnroe lors de la description du match entre Nadal et Raonic.

Première finale dans un tournoi majeur pour les Williams en huit ans

Depuis plusieurs années, les sœurs Williams trient leurs tournois. Serena, un phénomène de la nature de 35 ans, est comme le bon vin! Plus elle vieillit, meilleure elle est. L'Américaine, qui pourrait devenir la nouvelle référence de l'ère open en grand chelem si elle s'impose à Melbourne et gagne son 23e titre, a certes perdu sa place de numéro un mondiale l’an dernier au profit d’Angelique Kerber, mais elle n’a joué que huit tournois, y compris celui des JO de Rio!

À 36 ans, le regain de vie de Venus est impressionnant, surtout après une éclipse entre 2011 et 2014 en raison du syndrome de Gougerot-Sjögren , une maladie auto-immune qui entraîne une sécheresse des yeux et de la bouche. Pendant cette période, elle ne s’était jamais qualifiée pour la seconde semaine d’un tournoi majeur.

Venus et Serena Williams
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Venus Williams et Serena Williams

Photo : Getty Images / GREG WOOD

Même si elle a chuté au 103e rang mondial à la fin de 2011, Venus n’a jamais cessé de s’accrocher et elle connaît maintenant une seconde jeunesse. Elle devient la deuxième femme de 36 ans et plus à prendre part à une finale d'un tournoi du grand chelem dans l’ère open. L’autre : Martina Navratilova, à 37 ans, à Wimbledon en 1994.

« 36 est le nouveau 26 », se plaît à dire l’aînée des sœurs Williams qui n’avait pas atteint cette étape depuis sa finale perdue contre sa sœur à l'All England Club en 2009.

La cadette domine 16-11 dans leurs duels. Le dernier succès de Venus, lauréate de sept tournois majeurs, remonte à la demi-finale de la Coupe Rogers en 2014, une première en plus de sept ans.

« Être de nouveau toutes les deux en finale, c’est le plus grand de nos rêves », a déclaré Serena après avoir rejoint sa sœur en finale jeudi.

Un rêve qu’elles n’osaient plus chérir plus, pas plus que Nadal et Federer… et tous les amateurs de tennis de la planète.

Alors, savourons le moment!

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