L'amnistie d'armes à feu illégales ne réduira pas le taux de criminalité, dit un criminologue

Selon un rapport de la police, 343 armes à feu ont été saisies par des policiers à Regina en 2016.
Photo : Radio-Canada / Belle Puri
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le programme d'amnistie pour les armes à feu illégales que veut mettre en place la police de Regina la semaine prochaine ne permettra pas de diminuer le taux de crime violent dans la capitale saskatchewanaise, croit un criminologue.
La police de Regina offre durant deux semaines la possibilité aux citoyens d’aller porter leurs armes à feu illégales à un poste de police, sans qu’on dépose des accusations contre eux. Ils peuvent même recevoir une passe d’autobus ou des bons échangeables dans certaines boutiques.
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Dans son rapport publié la semaine dernière, le Bureau des commissaires de police de Regina indique que cette mesure est en réponse à la hausse des crimes violents dans la ville, et qu’elle a espoir que l’amnistie fera diminuer le taux de crimes dans la prochaine année.
Les gens du milieu criminel ne remettront pas leurs armes, estime le criminologue de l’Université d’Ottawa, Ronald Melchers. Ceux-ci utilisent plus souvent des armes de poing, un type d’arme illégal et difficile à obtenir et les criminels ne voudront pas s’en débarrasser, dit-il.
Il croit que la police n’a pas ciblé le bon objectif. « C’est d’abord et avant tout une mesure de salubrité publique », croit-il. Avec cette mesure, il est possible de retirer des armes qui pourraient se faire voler lors d’un cambriolage et se trouver entre les mains de personnes qui sauront les utiliser, selon M. Melchers.
La police se défend
De son côté, le chef de la police de Regina souligne qu’il ne prétend pas avoir l’intention de diminuer le taux de criminalité dans la capitale avec l’amnistie. Evan Bray explique que c’est plutôt le Bureau des commissaires de police qui avait affirmé cela.
Il serait surprenant de voir des criminels se débarrasser de leurs armes et le programme en soi ne résoudra pas le problème, admet le chef Bray. Toutefois, retirer des armes à feu de la circulation ne peut qu’être positif, croit-il.
Ronald Melchers est d’accord. Certaines de ces armes pourraient être un jour utilisées lors d’un suicide, d’un incident de violence familiale ou encore lors d’une décharge accidentelle, croit-il. « Écarter les armes non voulues, c’est aussi écarter un risque, un danger. »
Les policiers accepteront également les répliques d’armes à feu, de couteaux, d’épées et de machettes. Aucune accusation ne sera déposée contre le propriétaire, sauf si le numéro de série de l’arme confirme qu’il a été utilisé dans un crime.
Avec les informations de Jérôme Bergeron