En 35 ans de navigation, il a assisté aux changements climatiques
Le capitaine du navire Amundsen, Alain Lacerte, prend sa retraite de la navigation après 35 ans.
Photo : Radio-Canada / Marie-Pier Bouchard
Le changement de garde sur le brise-glace l'Amundsen s'est fait jeudi midi au port de Trois-Rivières, comme tous les mois. Mais cette fois-ci, il y avait de l'émotion dans l'air. Dans 28 jours, le capitaine des trois dernières années ne reviendra pas. Après plusieurs voyages en Arctique, des opérations de sauvetage et de déglaçage, le commandant Alain Lacerte prend sa retraite et tourne la page sur 35 ans de navigation.
Un texte de Marie-Pier Bouchard
Quelques jours avant de remettre les deux pieds sur terre pour de bon, le commandant Lacerte nous attendait à bord de l'Amundsen, ce brise-glace associé à l'Université Laval et bien connu pour ses missions de recherche scientifique en Arctique.
Il nous a ouvert la porte de la timonerie où il a passé le plus clair de son temps dans les dernières années.
Le capitaine Lacerte partage ses souvenirs des 35 dernières années. Des opérations de sauvetage et de déglaçage, mais surtout des voyages en Arctique. Son premier remonte à 1986, sur un brise-glace semblable à l’Amundsen.
« Dans le Détroit de Lancaster, se souvient-il, près de Resolute Bay, il y avait beaucoup de glace à l'époque. »
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En 2003, il a assisté à la transformation scientifique de l’Amundsen.
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Côtoyer des scientifiques et constater les changements climatiques pratiquement en temps réel a eu une réelle influence sur ses choix.
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L’évolution de la technologie
La technologie est de plus en plus présente dans nos vies et la navigation ne fait pas exception.
Témoin également de changements technologiques, le commandant Lacerte se dit préoccupé. Par exemple, la carte électronique qui est l’outil le plus utilisé depuis quelques années.
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Il invite les jeunes officiers à faire preuve de vigilance, à ne jamais baisser la garde et à toujours prendre le temps d’utiliser aussi les outils traditionnels.
« La génération Nintendo. Des fois ils y vont pour la facilité, mais t'es pas dans ton sous-sol. Ce n’est pas pour rien qu'il y a encore des fenêtres dans les bateaux, des bouées dans le fleuve et dans les ports », constate-t-il.
Un capitaine apprécié
De la timonerie, nous sommes descendus quelques étages plus bas et nous avons croisés plusieurs membres d’équipage.
Rares sont les patrons qui font l’unanimité, mais il n’y a aucun doute sur l’appréciation de l'équipage envers le capitaine Lacerte.
Lors de notre passage, le cuisiner de l’Amundsen, Jacques Beaudet, préparait l’un des derniers repas du capitaine, un homme qu’il connaît depuis 14 ans.
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Un respect réciproque d’après ce que nous avons pu constater. Ce n’est pas la navigation ou les opérations de sauvetage et de déglaçage dont va s’ennuyer le capitaine Alain Lacerte, mais l’équipage.
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Alain Lacerte a traversé la passerelle de l'Amundsen pour revenir sur la terre ferme jeudi midi au port de Trois-Rivières.
Il tire un trait définitif sur la navigation ansi que sur le froid et les glaces. Avec sa conjointe, au volant de leur véhicule récréatif, il troque les vagues pour les routes en direction des mers du sud.